Relégué en championnat régional de basket pour raisons financières, Tarbes Gespe Bigorre (TGB), vice-champion de France, a fait appel. En parallèle, la mairie de Tarbes a voté une subvention exceptionnelle de 50 000 €, tout en alertant sur les limites du soutien public aux clubs pros. Verdict sur l’avenir du club le 5 juin.
Le feuilleton estival du Tarbes Gespe Bigorre (TGB) reprend, presque à date fixe. Au terme des auditions menées par la Commission de contrôle de gestion (CCG) auprès des 50 équipes engagées dans les championnats nationaux 2024-2025, la Fédération française de basket-ball (FFBB) a prononcé, mardi 27 mai, une relégation du club bigourdan en championnat régional pour insuffisances financières présumées. Le couperet est tombé alors même que les Violettes viennent d’achever une belle saison sportive : vice-championnes de France, demi-finalistes de Coupe de France l’année précédente et toujours présentes sur la scène européenne ces dernières années.
Fidèle à sa réputation de “survivante”, la formation haut-pyrenéenne n’a pas tardé à dégainer sa riposte : un recours en bonne et due forme a été transmis à la FFBB, lequel sera examiné le jeudi 5 juin. « Il s’agit d’une décision provisoire qui ne préjuge en rien de l’issue finale », rappelle le communiqué publié par le club dans la foulée. Selon cette même note interne, la procédure aurait été déclenchée parce que certains documents comptables n’auraient pas été fournis « dans les délais impartis ». Un argument que le TGB relativise en soulignant avoir clôturé l’exercice 2023-2024 avec un excédent de 73 000 €.
En coulisses, l’état-major tarbais prépare d’ores et déjà un dossier chiffré censé convaincre la CCG de la viabilité du projet : « Nous fournirons l’ensemble des pièces et garanties réclamées pour démontrer la solidité de notre gestion », insiste le club, soucieux de rassurer supporters, joueuses et sponsors. Dans les Hautes-Pyrénées, on veut croire que ce nouvel épisode ne sera qu’un rappel : le TGB, valeur sûre sur le parquet, doit encore convertir ses succès sportifs en stabilité financière durable.
D’autant que, au même moment (le 19 mai dernier), le conseil municipal de Tarbes votait une subvention de 50 000 euros au club de basket de la ville. Un coup de pouce qui vient s’ajouter aux 350 000 € versés cette saison par la ville, à la mise à disposition gratuite du Palais des sports du Quai de l’Adour et à environ 30 000 € de frais de personnel municipal. Élus de la majorité et de l’opposition se sont, en revanche, accordés sur la même inquiétude. « Ce n’est pas à une collectivité, aussi volontariste soit-elle, d’assurer la pérennité d’un club », lançait la conseillère Rebecca Calley (Tarbes Citoyenne Écologique et Solidaire), aussitôt approuvée par le maire Gérard Trémège. Il conviendra donc de mener un travail important de recherche de partenaires privés pour équilibrer les comptes.
Reste à savoir si le modèle économique local pourra suivre le rythme du parquet. Entre soutien public encadré et recherche de mécènes privés, Tarbes s’offre un double défi : conserver sa place parmi l’élite et bâtir une stabilité financière qui ne dépende plus d’un vote sous les dorures de l’hôtel de ville.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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