La Confédération Nationale Défense de l’Animal et le parquet général de Toulouse unissent leurs forces pour protéger les victimes de violences intrafamiliales et leurs animaux. Un protocole inédit permet l’accueil temporaire des animaux afin de lever un frein majeur au départ des victimes.
Dans un engagement inédit en faveur du bien-être animal et de la protection des victimes de violences intrafamiliales, la Confédération nationale Défense de l’animal a signé deux protocoles de coopération avec le parquet général de la cour d’appel de Toulouse. L’objectif : renforcer la lutte contre les mauvais traitements infligés aux animaux domestiques et garantir leur sécurité lorsque leur maître est victime de violences familiales.
Le protocole intitulé “Une seule violence” prévoit la mise en place d’un dispositif d’accueil temporaire et d’urgence pour les animaux des foyers touchés par les violences intrafamiliales. Cette mesure vise à lever un obstacle souvent décisif pour les victimes humaines : la peur de devoir abandonner leur animal en quittant un foyer dangereux. Grâce au réseau d’associations membres de la Confédération, l’animal pourra être pris en charge pour une période initiale de 15 jours, renouvelable une fois, afin de permettre à la victime de trouver une solution durable.
Ce dispositif répond à une réalité préoccupante. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur pour l’année 2021, plus de 12 000 infractions liées à des animaux domestiques ont été recensées, dont 69% relèvent de mauvais traitements ou de sévices graves. Les chiens (46%) et les chats (24%) sont les premières victimes.
Dans le contexte de violences conjugales ou familiales, les animaux peuvent être directement maltraités ou négligés. Même, ils sont parfois utilisés comme levier de chantage affectif par l’agresseur pour maintenir son emprise sur la victime.
Ce partenariat prévoit également que, dans les cas où l’animal a été victime de violences, le parquet convoque l’auteur dans le cadre d’une audience unique, renforçant ainsi la reconnaissance du lien entre violences faites aux personnes et maltraitance animale.
Ce protocole pourrait être généralisé à l’ensemble des juridictions françaises. Il s’inscrit dans un enjeu sociétal majeur, alors que 69% des Français considèrent leur animal comme un membre de la famille, selon une enquête Ipsos pour Santévet menée en janvier 2025. Cette proportion atteint même 84% chez les 25-34 ans, et 43% des sondés affirment considérer leur animal comme leur enfant.
En mettant en lumière le lien étroit entre la Confédération et la lutte contre les violences intrafamiliales, cette collaboration marque une avancée concrète, solidaire et prometteuse pour la protection animale.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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