Ils étaient attendus et ils ont répondu à l’appel de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles de Haute-Garonne (FRSEA 31) et des Jeunes agriculteurs d’Occitanie (JA OC). Environ mille agriculteurs et plus de 400 tracteurs se sont retrouvés pour une manifestation à Toulouse.
Bis repetita. Après une importante manifestation en novembre dernier, les agriculteurs venus de toute l’Occitanie se sont réunis une nouvelle fois à Toulouse pour exprimer leur colère à l’appel de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) et des Jeunes agriculteurs d’Occitanie (JA OC).
Ils se sont retrouvés à Toulouse sous les coups de 10 heures pour une opération escargot qui a débuté sur le périphérique et s’est terminée sur les allées Jean Jaurès. Entre-temps, ils sont passés par des lieux stratégiques comme la Cité administrative et l’Agence de l’eau d’Adour Garonne, du côté d’Empalot.
Là, ils ont déversé une grande quantité de fumier devant le parvis des bâtiments administratifs, mais sans perturber la circulation. « Nous ne sommes pas là pour embêter les riverains, ce n’est pas notre but » nous confie un agriculteur devant l’Agence de l’eau.
L’eau, un sujet de discorde depuis quelque temps entre les producteurs et l’État. Dans sa volonté de faire face à la sécheresse, le gouvernement met en place une politique de transition écologique.
Une transition qui impacte énormément les agriculteurs, d’après Jean-Jacques Baravelle, agriculteur dans le Tarn-et-Garonne et syndiqué à la FNSEA. « En France, nous pourrions redevenir autonomes en termes de fruits et légumes. Mais on nous interdit de faire des réserves d’eau et on réduit nos capacités de pompages dans les rivières » peste-t-il avant de poursuivre : « Il faut savoir que le maïs ce n’est que 30% qui est irrigué. Le reste est produit sans irrigation. »
Mais ce n’est pas le seul point de crispation. Dans un communiqué, la FRSEA dénonce la hausse des charges, une inégalité de prix entre les coûts de production et la revente par les grandes surfaces, la multiplication des normes ou encore à la concurrence déloyale d’autres pays européens.
À la mi-journée, un déjeuner a été proposé sur la place du Capitole à tous les exploitants présents, suivi d’un échange « très tendu » avec la préfecture selon les représentants des différents syndicats. Une deuxième opération escargot a été organisée sur le périphérique de Toulouse dans la soirée. Mais elle était sans comparaison avec les blocages du 22 novembre dernier.
La manifestation est terminée pour ce lundi à Toulouse, mais les syndicats d’agriculteurs songent à durcir le mouvement dès jeudi avec de nouveaux blocages.
Alex Jehanno (Institut supérieur de journalisme de Toulouse, ISJT)
La rédaction
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Commentaires
RENOIR le 10/09/2024 à 09:24
La demande des agriculteurs est certainement légitime. Elle demande en tout cas à être étudiée. Mais rien ne justifie que leur vengeance s'adresse à des pauvres gens qui n'ont rien fait et qui n'ont rien à voir dans toute leurs difficultés. Je suis restée bloquée pendant plus d'1h30 dans la nuit, dans ma voiture sans bouger sur le périphérique toulousain sans eau, sans rien à manger avec mes 3 enfants qui ne pouvaient même pas aller aux toilettes. L'un d'eux s'est senti mal, nous sommes arrivés à la maison à 21h00. Qu'ont fait mes enfants pour mériter cela Messieurs les Agriculteurs ? Prenez-vous en à ceux que vous estimez fautifs. Nous n'y sommes pour rien dans les difficultés que vous rencontrez. Alors veillez s'il vous plaît à adresser vos rancoeurs aux personnes adéquates. Merci par avance.