En grève ce mardi 7 juin, le personnel soignant du CHU de Toulouse alerte les pouvoirs publics quant à leurs conditions de travail et au manque d’effectif. Dans le secteur naissance de l’hôpital Paule de Viguier notamment, la situation « est urgente », selon le syndicat Sud santé. Son secrétaire adjoint prend la parole dans le Journal Toulousain pour en expliquer les raisons.
Les personnels médicaux et soignants du secteur naissance de l’hôpital Paule de Viguier du CHU de Toulouse n’en peuvent plus de ne pas avoir les moyens d’exercer correctement leur métier et accompagner les couples.
L’hôpital Paule de Viguier inauguré en mars 2003 a été conçu pour une moyenne d’environ 3 500 accouchements par an. A l’heure actuelle, plus de 5 200 naissances sont pratiquées, avec une liste d’attente de 1 500 patientes par an. En conséquence, les sage-femmes, aide-soignantes et médecins n’ont d’autres choix que de courir sur des gardes de jour ou de nuit d’une amplitude horaire de 12h par garde. Les personnels n’ont plus le temps de prendre le temps d’accompagner correctement, humainement chaque patiente et sa famille.
Plus grave, la salle de naissance, constituée de neuf salles d’accouchement et deux salles de césariennes, est souvent saturée ce qui implique du retard de pose analgésie péridurale pour des patientes qui en font la demande. Pire, lors de journées ou de nuits surchargées où des patientes accouchent sans péridurale, faute de salle d’accouchement disponible. Un accompagnement de certaines patientes trop précipité et brutal faute de temps.
Les causes sont connues de tous et directement liées aux politiques d’austérité et de restriction budgétaire en matière de santé. Comme partout en France, de nombreuses maternités à la périphérie de la métropole toulousaine ont fermées ces dernières années pour y concentrer dans un seul établissement une véritable “usine à bébés”. Après 19 ans d’existence, la salle de naissance de l’hôpital Paule de Viguier du CHU de Toulouse est même trop petite et certaines salles n’ayant jamais bénéficié de travaux d’entretien sont vétustes. Le personnel ne veut plus vivre des journées “hors de contrôle” où la sécurité des patientes ne peut être garantie.
L’ensemble des sages-femmes et aides-soignantes du Grand Secteur Naissance ont alertées la direction de l’hôpital le 22 avril dernier et demandent l’augmentation des effectifs et en particulier l’apport d’une sage-femme H24. Il manque aussi un poste d’anesthésiste depuis trop longtemps. Les travaux de rénovations des salles d’accouchement nécessaires et urgents n’ont toujours pas été planifiés. La direction du CHU, comme à son habitude, fait la sourde oreille.
Les personnels médicaux et soignants du secteur naissance de l’hôpital Paule de Viguier du CHU de Toulouse en appellent à la population pour peser sur la direction du CHU, les décideurs, les politiques, pour changer radicalement les logiques des politiques de santé et en particulier répondre à leurs demandes. Ils appellent la population à écrire au directeur général du CHU de Toulouse (2 rue Viguerie 31300 Toulouse), au directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) (10 Chemin du Raisin, 31000 Toulouse), à signer la pétition en ligne et à rejoindre la mobilisation des personnels qui se rassembleront et manifesteront à 14h, ce mardi 7 juin 2022 (départ place St Cyprien à Monument aux morts).
Victor Alava
Secrétaire adjoint du syndicat Sud santé sociaux de Haute-Garonne
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