Seize militants de la cause handicapée comparaissaient devant la cour d’appel de Toulouse jeudi 30 juin après avoir bloqué la gare et l’aéroport.
Seize militants de la cause handicapée se sont retrouvés devant la cour d’appel de Toulouse jeudi 30 juin. Parmi eux, Odile Maurin, une conseillère municipale toulousaine très impliquée dans la défense de cette cause.
Ils sont accusés d’avoir bloqué une voie de train à la gare Matabiau en 2018. Un TGV pour Paris a été retardé d’une heure. Il leur est aussi reproché d’avoir envahi une piste de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Le trafic aérien avait été interrompu pendant une heure, impactant près de 200 voyageurs. En première instance, les militants ont écopé de peines allant de 750 euros avec sursis à six mois de prison avec sursis.
Le procès en appel a pris un air de réquisitoire pour dénoncer le manque d’inclusion des personnes en situation de handicap. Plusieurs témoignages sont venus soutenir les revendications de l’association Handi-Social.
La faute délictuelle n’est ainsi pas contestée. Durant l’audience, ce sont surtout les revendications collectives qui sont évoquées. « On se bat pour que la loi soit appliquée et aujourd’hui nous nous retrouvons devant le tribunal… », s’est ému un trentenaire cité par Actu.fr. « Si rien ne change dans ce pays, je continuerai à mener des actions ! », affirme aussi Odile Maurin.
Quand vient le moment de raconter les faits qui les amènent devant le tribunal, tous les mis en cause avancent le même argument : « Cet envahissement était destiné à se faire entendre, pas à bloquer la circulation ». Ils se sont laissé emporter par leur message : « On ne pensait pas atteindre les pistes », raconte l’un d’eux, cité par Actu.fr.
« Cette situation, qui est difficile et que vous avez exposé tout au long de la journée, ne doit en aucun justifier un délit. Le droit est applicable pour tout le monde. Bien évidemment, il n’y a rien de dramatique, mais si nous n’agissons pas, cela voudrait dire que vous pourriez recommencer. L’action de l’aéroport était tout de même dangereuse… », a ensuite expliqué l’avocate générale.
Elle a requis une « sanction symbolique, ce qui serait largement suffisant ». « Des amendes financières avec sursis seraient la meilleure solution pour tous les prévenus, hormis M. Maurin pour laquelle un emprisonnement avec sursis se justifie notamment pour que ces faits ne soient pas reproduits. »
La décision du tribunal est attendue pour le 27 octobre.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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