Tout sourit à Patrick Soula, ancien talonneur emblématique du Stade Toulousain. Après avoir remporté 12 titres sous le maillot rouge et noir, il s’apprête à célébrer une autre de ses victoires : les 30 ans du Tommy’s (café puis diner). Histoire d’une success story à la sauce toulousaine.
Il y a 30 ans, en 1993, Patrick Soula donnait un nouveau rebond à sa vie. Encore talonneur au Stade Toulousain et salarié chez EDF, le rugby n’étant pas encore professionnel, il pense alors à sa reconversion et se dirige naturellement vers sa deuxième passion après le ballon ovale : les États-Unis. Plus particulièrement l’Amérique des années 1950. « J’allais souvent aux USA et j’adorais manger dans les “diners”, type de restaurants où la décoration et les menus sont tellement typiques de cette époque », confiait-il au Journal Toulousain en 2015, lorsque nous l’avions rencontré. Il ouvre alors son premier Tommy’s Café, du nom de son fils, en plein centre-ville de Toulouse.
Après avoir définitivement raccroché les crampons, en 1999, et remporté 12 titres, championnat du Manoir et Coupe d’Europe confondus, il se consacre entièrement à son nouveau sport favori : l’entrepreneuriat. En véritable chef d’entreprise, il décide de donner une nouvelle ampleur à son projet. Pour tenter de s’imprégner de l’ambiance originelle des diners américains, il part en immersion aux États-Unis durant trois mois, écumant les restaurants rétro. Et pour aller au bout des choses, il travaille même bénévolement pour s’inspirer des méthodes outre-Atlantique.
Fort de cette expérience, il ouvre le Tommy’s Diner à Labège : le restaurant de ses rêves, celui qui se dessinait dans sa tête depuis longtemps, dans la pure tradition des établissements américains d’après-guerre. Là, l’inox, le rose et le turquoise, tendance dans les années 1950, prennent le pas sur le Rouge et Noir que Patrick Soula avait l’habitude de côtoyer. À l’intérieur, la décoration est soigneusement choisie : une vieille pompe à essence que l’on croirait venue de la célèbre Route 66, un jukebox, des posters d’Elvis Presley et des plaques d’immatriculation de différents états… Tout y est pour plonger le client dans les Fifties. Un concept qui séduit. L’adresse devient vite incontournable, une véritable institution.
Un succès grandissant qui pousse Patrick Soula à exporter le Tommy’s à Avignon d’abord, puis dans plusieurs autres villes de France comme Caen, Metz, Angers, Montauban… et même à La Réunion. Aujourd’hui, le groupe compte neuf restaurants, dont trois en franchise, et emploie près de 300 salariés. « Quand j’ai ouvert le Tommy’s Café, j’étais à mille lieues de penser que ce restaurant deviendrait une institution. C’est une tranche de vie, 30 ans de passion partagée avec nos salariés, nos partenaires et surtout nos fidèles clients. Il y a eu des hauts et des bas, beaucoup de joie et d’émotions, des moments difficiles, notamment ces dernières années… Mais le Tommy’s Diner est toujours là et nous continuons, tous ensemble, cette aventure », commente le patron.
Toujours aussi enthousiaste qu’il y a 30 ans, Patrick Soula souhaite maintenant diversifier son activité. Poussé par son fils Tommy, qui a intégré le groupe en 2016, il lance le Tommy’s Events. Toujours sur le concept des Fifties, l’entreprise familiale a développé une offre de traiteur : des foodtrucks et même une caravane Airstream typique des États-Unis arpentent les événements toulousains. Encore un succès pour la société puisqu’après quatre ans d’exploitation, la filiale vise un chiffre d’affaires de 1,4 million d’euros pour 2023. Quant au groupe, il table sur 19,5 millions d’euros de chiffre d’affaires pour cette année. Et se projette déjà sur d’éventuelles nouvelles ouvertures d’établissements dans le Sud-Ouest.
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