Si les Toulousains et habitants de l’agglomération se déplacent surtout en voiture, l’usage de l’auto tend à baisser au profit notamment du vélo. C’est ce qui ressort de l’enquête mobilités lancée par Tisséo Collectivités et la Région Occitanie et dont les résultats viennent d’être publiés.
Mieux comprendre comment se déplacent les résidents de Toulouse et de sa périphérie. C’était tout l’objectif de l’enquête mobilités lancée par Tisséo Collectivités et la Région Occitanie, en partenariat avec le Département de la Haute-Garonne et l’État. Menée de septembre 2022 à février 2023 auprès de 16 000 personnes résidant au sein de 453 communes de l’aire urbaine toulousaine, celle-ci « permet d’obtenir une photographie des pratiques de déplacements des habitants, pour un jour de la semaine ». Cela fait dix ans qu’une telle enquête n’avait pas été menée. La précédente remonte effectivement à 2013. Une décennie après, cette nouvelle enquête apporte donc un tout nouvel éclairage sur les mobilités dans l’agglomération.
Ainsi, chaque jour, 4,6 millions de déplacements sont réalisés par les habitants. La plus grande partie de ces trajets se concentrent à Toulouse (1 480 000 déplacements) et dans la première couronne périphérique (1 224 000). Et sans surprise, la voiture est le moyen de transport le plus utilisé (55%) dans l’agglomération, suivie de la marche (26%), du bus (12%) et du vélo (4%). Mais l’usage varie entre les habitants de la Ville rose et ceux des communes périphériques. En effet, la marche est le premier mode de déplacement (39%) des Toulousains, alors que la voiture est plébiscitée par les résidents de la périphérie. D’ailleurs, 35% des ménages toulousains ne disposent pas d’un véhicule, contre 5% en deuxième couronne.
Rien d’étonnant lorsque l’on sait que la voiture est le mode de transport le plus utilisé à mesure que la distance à parcourir s’allonge. Ainsi, pour les déplacements de plus de cinq kilomètres, elle est privilégiée plus de sept fois sur dix. Ce qui a un impact certain sur l’environnement et la santé. Les émissions de gaz à effet de serre générées par les voitures atteignent jusqu’à 1 370 tonnes par jour dans la première couronne de l’agglomération, contre 740 tonnes à Toulouse. Heureusement, lorsque les distances sont plus courtes, les autres modes de transport sont davantage plébiscités. Ainsi, 76% des déplacements de moins d’un kilomètre sont réalisés à pied. Quant au vélo, il est préféré pour des distances comprises entre un et deux kilomètres.
Si la voiture reste le principal mode de transport dans l’agglomération toulousaine, les résultats de l’enquête montrent que son usage a diminué sur tout le territoire en dix ans. En effet, les déplacements en voiture ont baissé de 13% entre 2013 et 2023. Et, dans le même temps, la part des ménages qui ne possède pas de véhicule motorisé a, elle, augmenté de 13%. « La meilleure arme au service de la transition écologique, c’est bien la proximité : favoriser les équipements publics, les commerces, les emplois près de chez soi. Plus on se déplace en proximité, plus on peut se passer de la voiture au bénéfice du bus, de la marche à pied, du vélo », analyse Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse.
D’ailleurs, l’usage de ces deux derniers modes de transport a connu une forte hausse de 2013 à 2023. Les déplacements à pied ont bondi de 30% sur la période et ceux à vélo de 103%. « En tant que maire de Toulouse, je suis heureux de constater que 45% des déplacements de notre ville se font à vélo ou à pied. Nous allons continuer de favoriser piétons et cyclistes, sans brutaliser en permanence les autres usagers de nos rues, bus et voitures : c’est cette stratégie équilibrée qui produit des résultats », estime Jean-Luc Moudenc. À noter que les déplacements ont augmenté de 2% en dix ans, alors que la population a elle grimpé de 11%. Une hausse contenue des déplacements qui peut être expliquée par l’essor du télétravail, selon l’enquête.
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