Le SNES-FSU Toulouse réagit vivement aux propos du recteur Mostafa Fourar sur le manque d’enseignants remplaçants. Le syndicat dénonce des déclarations qu’il juge « scandaleuses » et accuse le rectorat de détourner l’attention des problèmes structurels de recrutement.
C’est une prise de parole qui tombe mal à la veille d’un important mouvement social. Le syndicat SNES-FSU de Toulouse a vivement réagi aux déclarations du recteur de l’académie de Toulouse, Mostafa Fourar, dans une interview publiée dans les colonnes du quotidien La dépêche du Midi, ce lundi 30 septembre, concernant le manque d’enseignants depuis la rentrée.
Interrogé sur les difficultés à faire rattraper des heures de cours perdues, le recteur déclare : « Nous demandons aux chefs d’établissements d’organiser ces rattrapages d’heures avec une rémunération pour les professeurs qui acceptent. Mais ces derniers, pour la plupart, refusent et je le déplore car cela met des élèves en difficulté ».
Ces propos sont « scandaleux et tendancieux à plus d’un titre », estime le syndicat des enseignants. Il s’en explique dans un communiqué : « Le SNES-FSU Toulouse déplore que le recteur confonde volontairement la question du remplacement en cours d’année, et la capacité du rectorat à couvrir des postes dès la rentrée. Quand il manquait au moins un enseignant à la rentrée dans deux tiers des établissements, il n’y a aucunement des professeurs absents à remplacer, mais seulement une pénurie de recrutement, que nous dénonçons depuis longtemps. »
Une autre citation du recteur de l’académie de Toulouse fait bondir le syndicat d’enseignants : « Nous avons été confrontés, dès cette rentrée, à une hausse importante d’arrêts maladie déposés par les professeurs. Mais aussi des demandes de temps partiels, des congés maternité et parentaux, des mi-temps thérapeutiques. »
Le SNES-FSU précise qu’il « s’agit soit de prescriptions médicales en bonne et due forme, par ailleurs soumises à contrôles, soit de droits reconnus à l’ensemble des salariés ». Selon le syndicat, ces propos visent explicitement les femmes enseignantes, un point que l’organisation déplore. Le syndicat réfuté l’idée que les enseignants refusent de travailler dans l’intérêt des élèves, soulignant que ces derniers effectuent déjà en moyenne 10% de services en plus de leurs obligations.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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