Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) appelle à une union large des forces de gauche pour les élections municipales de 2026 à Toulouse. L’objectif : battre le maire sortant Jean-Luc Moudenc et porter un programme de rupture sociale et écologique. Des discussions sont en cours.
À neuf mois du scrutin municipal, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) monte au créneau à Toulouse. Ce vendredi 11 juillet, plusieurs représentants du parti ont défendu l’idée d’une liste unitaire à gauche, adossée à un programme de rupture. Une bouteille à la mer déjà lancée par plusieurs organisations, comme Archipel citoyen.
« Toulouse est une ville qui vote majoritairement à gauche, mais qui est aujourd’hui dirigée par un maire de droite, voire d’extrême droite », dénonce Pauline Salingue, porte-parole nationale du NPA. Candidate lors des précédentes municipales, elle appelle à une « rupture réelle avec la politique en place ».
Les représentants du NPA n’épargnent pas le maire sortant, Jean-Luc Moudenc. Thomas Sommer, chef de file du parti à Toulouse et employé administratif, dénonce une politique « au service des promoteurs et des riches ». Il cite notamment l’investissement de 1,1 million d’euros de Toulouse Métropole dans un projet d’hôtel de luxe du groupe Hyatt, près du parc des expositions du MEETT à Aussonne.
Le parti critique aussi l’augmentation des tarifs des transports en commun, la hausse du prix des loyers, la réduction des subventions en faveur de la culture ou encore la précarité croissante chez les jeunes. Il défend une ville inclusive, protectrice des plus précaires, et portée par des services publics renforcés.
Estelle Joannin, représentante jeunesse du NPA à Toulouse et étudiante, insiste donc : « L’union n’est pas un idéal, mais une nécessité, pour défendre les jeunes, les femmes, les personnes LGBTQIA+, les sans-papiers, les racisés… »
Le NPA estime qu’une victoire est possible si la gauche sociale et politique s’unit derrière un programme clair. « Mais pas l’unité pour l’unité. Il faut un programme radical qui change résolument la vie des gens au niveau municipal », martèle Thomas Sommer.
Madeleine Parpet, également cheffe de file dans la Ville rose et lectrice vérificatrice, souligne que ce travail est déjà en cours dans le cadre d’une liste féministe commune : « Elle va du NPA aux Verts, en passant par La France insoumise, Archipel citoyen, Génération.s, des syndicats, collectifs et associations, sur la base du programme du Nouveau Front populaire (NFP). »
Alors que plusieurs forces politiques refusent de se ranger derrière la candidature de François Piquemal (LFI) pour les élections municipales à Toulouse, le NPA ne s’y oppose pas. « Si c’est la candidature de François Piquemal [qui fait consensus], François Piquemal sera tête de liste. Nous n’avons pas de problème avec ça », déclare Pauline Salingue.
« Le casting n’est pas prioritaire », estime Madeleine Parpet. « Nous avons encore cinq à six mois pour construire cette liste unitaire. Le programme, lui, existe déjà », affirme Thomas Sommer. Pour le parti, il est donc irresponsable de partir divisés.
« Il y a des rencontres bilatérales et collectives. Les discussions ne sont pas au point mort », assure Pauline Salingue. « Ce que nous ramenons à chaque fois de ces discussions, c’est à la fois du fond, le programme, la rupture, le soutien aux luttes. »
Sur la composition de la future liste, une ligne rouge est clairement affichée : Carole Delga. « Elle ne s’est jamais inscrite dans le cadre du NFP et n’a pas appelé à voter pour nous face au Rassemblement national au second tour des législatives », rappelle Pauline Salingue. Mais cela ne devrait pas poser de problème étant donné que l’élue a déjà fait savoir qu’elle ne sera pas candidate.
« Nous, ce qui est sûr, c’est que nous serons présents lors de ces Municipales. Nous œuvrons pour un cadre unitaire. Mais nous serons présents, que ce soit dans le cadre de cette liste ou pas. C’est indispensable de porter la voix des luttes, celles et ceux qui se mobilisent, qui sont en grève », termine Pauline Salingue.
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