Dans la nuit du 19 au 20 juin, plusieurs militants écologistes du collectif “No SUV Tolosa” ont sillonné les rues de Toulouse pour dégonfler les pneus de 146 SUV. Une opération de désobéissance civile pour dénoncer l’impact de ces véhicules sur le climat.
Des militants écologistes du collectif “No SUV Tolosa” se sont donnés rendez-vous dans la nuit du 19 au 20 juin pour mener une action de désobéissance civile dans les rues de Toulouse : ils ont dégonflé les pneus de 146 SUV en insérant un grain de céréale dans la valve de gonflage. « Nous voulons rendre la vie difficile à leurs propriétaires et leur imposer de voir ce qu’ils ont refusé de prendre en compte : se déplacer en SUV est néfaste pour le climat », expliquent les auteurs de cette opération « de désarmement léger », comme ils la nomment. Sur le pare-brise des véhicules visés, ils ont déposé un tract informatif d’une part pour avertir le propriétaire que ses pneus sont dégonflés, d’autre part pour le sensibiliser quant à son impact sur l’environnement.
« Les SUV ont représenté la deuxième cause d’augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans le monde entre 2010 et 2018, d’après l’agence internationale de l’énergie », affirment les membres du collectif, pour justifier leurs actions. Ils souhaitent bannir ce type de véhicules dont ils rappellent qu’ils sont « peu efficaces énergétiquement », qu’ils « consomment 25% d’essence en plus qu’une voiture normale » et qu’ils « consomment également plus de ressources lors de leur construction ». Ce dernier constat emmène les militants écologistes à envisager de mener les mêmes opérations sur des véhicules hybrides et électriques « dont il faut prendre en compte le poids écologique des batteries ».
Dans une ville comme Toulouse qu’ils estiment pourvue en transports en commun et en vélo en livre service, les membres du collectif “No SUV Tolosa” ne comprennent pas que les SUV puissent rester en circulation. « C’est un non-sens et une injustice pour tous les gens qui font des efforts individuels de consommation », avancent-ils.
Dénonçant l’inaction des pouvoirs publics à ce sujet, ces activistes ont décidé de mettre eux-mêmes les SUV à l’arrêt. Mais ils demandent aussi une réaction législative, inspirée des recommandations de la Convention citoyenne sur le climat : d’abord, que le parc automobile, encore majoritairement thermique, soit assainit d’ici 2030. Ils exigent ensuite, une régulation de la publicité, en interdisant les réclames sur les produits les plus polluants, et en les réorientant sur des produits plus vertueux. « Nous demandons ainsi une action législative contraignante pour les structures et les individus indécemment pollueurs, réellement orientée vers le bien commun et appuyée sur le discours scientifique », précise le collectif “No SUV Tolosa”. En l’absence de ces mesures, les membres assurent qu’ils poursuivront et amplifieront leurs actions.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires