Des œuvres de street-art de l’artiste C215 ont été effacées par les services de la ville. Réalisées début avril, dans le cadre de l’exposition Périscope, ces peintures étaient à l’initiative… de la Mairie de Toulouse.
C’est une grossière erreur de la part des agents de la Mairie de Toulouse. Début avril, l’artiste mondialement reconnu C215 avait embelli les murs et le mobilier urbain de ses œuvres de street-art. Quatre d’entre elles ont été recouvertes sans raison par les services de la ville.
Christian Guémy, alias C215, s’est fait connaître pour ses pochoirs, qu’il fabrique lui-même. Depuis le début des années 2000, il intervient dans les rues en France et à l’étranger. Récemment intervenu à Paris où il réalisait des portraits de personnages illustres comme Jean Jaurès ou Aimé Césaire entre autres, il est actuellement en Ukraine pour peindre sur les murs de Kiev.
L’artiste est donc intervenu dans le cadre de l’exposition Périscope. Une série de portraits représentant des personnalités ayant connu l’emprisonnement, comme Nelson Mandela ou Juliette Gréco par exemple. Une vingtaine de pochoirs ont été réalisés. Dix sont visibles directement à l’intérieur du Castelet, la partie administrative de l’ancienne prison Saint-Michel. Les dix autres sont visibles dans les rues de Toulouse, sur un parcours qui relie la prison au Monument à la Gloire de la Résistance.
Quatre portraits ont ainsi été recouverts par erreur. Le portrait de l’écrivaine Grisélidis Réal, proche de la place Lafourcade, ainsi que celui de Simone Veil, place du Salin par exemple, ont été repeints en gris. La Mairie reconnaît et déplore une erreur humaine, « un amalgame malheureux qui n’a pas vexé l’artiste » selon le service presse qui dit l’avoir contacté pour s’excuser. Ce dernier souhaite même revenir à Toulouse pour envisager la suite de l’exposition. Il n’empêche que cet « amalgame » met en lumière une zone de flou entre le street-art « acceptable » et la dégradation pour les services concernés.
Mathias Molinaro
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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