Les syndicats de l’Éducation nationale appellent à la grève le jeudi 1er février prochain, et la mobilisation s’annonce importante pour les enseignants de la Haute-Garonne. Une manifestation aura notamment lieu dans les rues de Toulouse dès 14h.
Les syndicats d’enseignants, tous niveaux confondus, s’unissent et appellent à un mouvement de grève national, le jeudi 1er février prochain ; une journée de lutte contre les conditions de travail dans l’éducation nationale à laquelle les professeurs de Haute-Garonne répondent présents. Si pour l’heure, le taux de participation n’est pas encore connu, les syndicats CGT Educ’ 31 et le FSU-Snuipp 31 s’attendent à une importante mobilisation dans le département.
Beaucoup de revendications concernent aussi bien le premier que le second degré. Les dotations, les suppressions de postes, les propos récents de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, la réforme du “choc des savoirs“… De nombreux sujets mettent les enseignants en colère. Marie Gascard, co-secrétaire départementale de la FSU-SNUipp de la Haute-Garonne, explique la situation dans les écoles : « Nous avons beaucoup de revendications. Déjà, nos conditions de travail sont difficiles, mais en plus nous n’avons pas assez d’enseignants. Par exemple, dans le premier degré, nous avons, en Haute-Garonne, presque 200 classes qui n’ont pas de professeurs remplacés en décembre 2023. C’est énorme quand nous voyons que la dotation de création de postes est de 0. »
À cela s’ajoute la question de l’augmentation des salaires. La représentante syndicale précise : « On nous avait fait des annonces, à la rentrée de septembre 2023, concernant des augmentations de nos revenus. Le ministre de l’Éducation nationale nous avait dit : “travaillez plus, pour gagner plus”. Effectivement, nous réalisons plus d’heures, mais les salaires n’ont pas augmenté proportionnellement. »
« Le problème de l’école aujourd’hui, c’est le manque d’enseignants face à des élèves, toujours plus nombreux. Une situation qui nous place dans l’impossibilité de répondre à la difficulté scolaire », relance Abdallah Amghar, secrétaire général de la CGT Éduc’ 31.
Autre revendication : “l’école inclusive” qui peine à se mettre en place dans les établissements scolaires. Le représentant syndical explique : « Il manque beaucoup d’AESH, les accompagnants des élèves en situation de handicap, pour assurer un suivi digne. Cela est dû à deux choses : le ministère ne veut pas recruter et il y a de moins en moins de volontaires. En effet, les candidats se font rares eu égard au salaire proposé face au travail à fournir. » Des métiers que les professeurs jugent pourtant « indispensables au fonctionnement d’une école. »
🚨Déclaration de la Ministre, moyens pour l'École, respect des personnels, inclusion, liberté pédagogique 🚨
— FSU-SNUipp (@FSU_SNUipp) January 20, 2024
✊ En grève le 1er février ✊https://t.co/MOODgdRuq4
Parmi les nouvelles mesures mises en place par le ministère de l’Éducation nationale, les enseignants pointent du doigt, le “choc des savoirs“. Cette réforme, voulue par Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale. Il avait pour objectif d’« élever le niveau de l’école », et ce, tout au long de la scolarité des enfants, de la primaire au lycée. Pour ce faire, le ministre avait notamment annoncé réorganiser, au collège, les cours de mathématiques et de français en groupes de niveau. Seulement, ce remaniement ne fonctionne pas selon les enseignants.
Marie Gascard explique : « En faisant des groupes selon le niveau d’un élève, nous créons de plus en plus d’écart entre les enfants. De plus, nous cassons la richesse sociale et éducative issue de la mixité des jeunes. » Des propos auxquels se joint le secrétaire général de la CGT Éduc’ 31. Ce dernier ajoute : « Ce système de groupes de niveau revient à coller des étiquettes sur la tête des collégiens. Une sorte de stigmatisation qui, en plus de nuire à certains élèves, ne va dans le sens de la lute contre le harcèlement. »
Ainsi, les enseignants de la Haute-Garonne en grève ont rendez-vous à Toulouse, le jeudi 1er février. Les syndicats FSU, FNEC FP – FO, CGT Educ’Action et SUD éducation prévoient une assemblée générale du personnel à la Bourse du travail (place Saint-Sernin) dès 10h. Les professeurs de premier et second degré participeront ensuite à la manifestation prévue le même jour à 14h. Celle-ci partira de la place Arnaud Bernard, longera la rue Alsace-Lorraine pour terminer à Esquirol. Cependant, le parcours pourrait changer, car les organisateurs sont encore en attente d’une validation de la préfecture.
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