Le Fourgon, entreprise de livraison de boissons, vient d‘ouvrir une antenne à Toulouse et par là-même de relancer le concept de la consigne. Acheter, consommer, nettoyer et (re)livrer, voilà le crédo de cette enseigne.
La consigne est de retour. Dans une démarche écologique, contre le “tout jetable”, le Fourgon s’est lancé le défi à Lille en 2021, de remettre la consigne pour boisson au cœur de nos modes de consommation. En mai, ils se sont implantés à Toulouse, après d’être développés dans de nombreuses grandes villes comme Lyon, Bordeaux ou Strasbourg. Le principe est simple, commander des boissons sur leur site, se faire livrer les bouteilles, les consommer puis à la nouvelle commande, rendre les bouteilles aux livreurs, qui les envoie au lavage pour être à nouveau remplies.
Cette entreprise de livraison a été cofondée par trois entrepreneurs : Charles Christory, Maxime Tharin et Stéphane Dessein. Au-delà de la simple livraison de boissons, c’est avant tout une mission écologique que se sont fixés les trois associés. « J’avais envie de créer une entreprise qui ait un impact positif. Les poubelles se remplissent trop vite et c’est un non-sens d’y jeter les bouteilles », explique Charles Christory. Désormais installé dans 17 villes de France, le Fourgon vise avant tout à réduire la pollution et économiser les ressources disponibles.
« Le mois dernier, nous avons réutilisé 600 000 bouteilles, et en mai on devrait atteindre les 800 000 », détaille le cofondateur. A Toulouse, l’objectif de la consigne est la réutilisation de 200 bouteilles par mois d’ici un an.
L’équipe du Fourgon affirme que la réutilisation des bouteilles permet d’économiser 75% d’énergie et de réduire de 79% les émissions de CO². En effet, « La production d’une bouteille en verre nécessite de chauffer du sable à très haute température, ce qui entraîne une consommation importante d’énergie. De plus, la réutilisation permet de diminuer son bilan carbone », justifie l’entrepreneur.
Cette réutilisation est possible grâce aux retours des récipients par les clients, qui sont ensuite envoyés dans des “laveries”. « Nous travaillons avec des partenaires locaux. Ici à Toulouse, nous lavons nos bouteilles à “Consign Up” », lance Charles Christory. Ces dernières peuvent être réutilisées jusqu’à 40 fois en moyenne.
Le Fourgon collabore avec des producteurs de boissons occitans. Ces derniers peuvent réaliser jusqu’à 60% d’économie pour une bouteille puisqu’ils n’ont alors plus à acheter de nouveaux récipients vides, et ne paient plus que le lavage de ces derniers.
En termes de catalogue, l’entreprise propose des bières, des jus, des cidres, des vins ou encore des sodas. Parmi ceux-là, de grandes marques industrielles sont présentes comme les jus Pampryl, les bières Desperados ou encore du Coca Cola. Mais elle met également à disposition des boissons locales, comme celles de la brasserie Jean Brasse (Gers) ou les jus “La Bonne Énergie” (Tarn).
Des livraisons en véhicules électriques et une consigne : c‘est le concept du Fourgon, qui souhaite le démocratiser en ouvrant d’autres entrepôts dans plusieurs villes et élargir son catalogue à l’alimentaire. Le Fourgon souhaite en effet se pencher sur des produits alimentaires primaires comme du riz, des pâtes ou des compotes.
« Beaucoup de nos clients sont satisfaits de notre service et apprécient de faire un petit geste pour la planète. Le principe de la consigne permet même à certains de faire des économies en évitant de jeter leurs bouteilles. En effet, dans certaines communes le taux de la taxe des ordures ménagères est fixé en fonction du poids », confie le cofondateur du Fourgon. Il espère également que ce mode de consommation dépasse son entreprise. « Il faudrait que les grandes marques s’en emparent. De grands groupes le feront peut-être un jour, et l’on dira : “Le Fourgon avait raison” », sourit Charles Christory.
Florian LEFEBVRE
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