Le premier tour des Législatives 2024 marquera la troisième opposition entre le député sortant Horizons Jean-François Portarrieu, l’Insoumise Sylvie Espagnolle et le RN Julien Leonardelli ; ils s’affronteront sur la 5e circonscription de Haute-Garonne, sur laquelle les électeurs ont voté à 40% pour l’extrême droite (Rassemblement national et Reconquête) lors des dernières Européennes…
Le 30 juin prochain aura lieu le premier tour des Législatives anticipées, organisées suite à la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron. Un scrutin durant lequel les électeurs vont renouveler leurs députés, comme ils l’avaient déjà fait en 2022. Mais, entre-temps, la donne a changé : si les partis de gauche se sont à nouveau unis sous la bannière Nouveau Front Populaire, la nouveauté réside dans la coalition des Républicains avec le Rassemblement national, et surtout les scores inédits du RN aux dernières Européennes. Une conjoncture politique qui pourrait rebattre les cartes dans certaines circonscriptions comme la 5e de Haute-Garonne, regroupant les cantons de Fronton, Grenade, Toulouse XIV (partie non comprise dans la première circonscription), et Villemur-sur-Tarn.
Dans la 5e circonscription de Haute-Garonne, le député sortant, Jean-François Portarrieu (Horizons, le parti d’Édouard Philippe), brigue désormais un troisième mandat. Il a pour lui l’avantage des statistiques puisque, sur les deux dernières Législatives, il s’est hissé deux fois au second tour, et a remporté son ticket pour l’Assemblée nationale face à ses deux principaux adversaires du week-end. En effet, en 2017, il avait battu Julien Leonardelli (RN) avec 67,6% des voix avant de l’emporter contre Sylvie Espagnolle (LFI) en 2022 avec 51,89% des suffrages. Seulement voilà, les divisions sur cette circonscription étaient plus importantes lors du scrutin de 2022. Cette fois-ci, le député sortant n’aura que cinq candidats face à lui, au lieu de huit il y a deux ans. En revanche, il peut se positionner en candidat des “modérés”. Les autres prétendants à la députation (hormis Sylvie Bonnemaison) étant issus des rangs de Reconquête (parti d’Eric Zemmour), de la France Insoumise (Nouveau front populaire), du Rassemblement national et de Lutte ouvrière :
De son côté, l’Insoumise Sylvie Espagnolle, préférée à la socialiste Sandrine Floureusses pour représenter le Nouveau Front populaire, compte sur toutes les voix de la gauche (excepté celles de Lutte ouvrière qui présente son candidat), après l’alliance scellée entre La France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), Les Écologistes, le Parti communiste français (PCF), Place publique, Génération·s (G·s), la Gauche républicaine et socialiste (GRS), le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et la Gauche écosocialiste (GES). Et pour cause ! Au vu de l’étiquette des autres candidats de la 5e circonscription, elle ne disposera d’aucune réserve au second tour si elle est opposée à Jean-François Portarrieu. Les suffrages lui seraient peut-être plus favorables si elle devait batailler le siège de député avec le candidat RN.
Mais avec la montée de l’extrême droite, Julien Leonardelli pourrait bien tirer son épingle du jeu, dans cette circonscription où le RN a récolté 35,26% aux dernières Européennes. En 2017, il était parvenu à se hisser au second tour face à Jean-François Portarrieu, relayant Sylvie Espagnolle à la troisième place. Et si celui qui vient d’être élu député européen (27e sur la liste de Jordan Bardella) n’était pas parvenu à se qualifier pour le second tour aux Législatives de 2022, ce n’était que de quelques voix. En effet, pour se présenter au second tour, il faut soit arriver en tête au premier, soit obtenir un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre des électeurs inscrits… et le candidat RN en avait cumulé 12,1%. Sans compter que Julien Leonardelli peut espérer glaner les voix des Républicains dès le 30 juin puisque le parti d’Eric Ciotti n’a positionné aucun candidat sur cette circonscription, et de celles de Reconquête au second.
Rien n’est donc joué, d’autant que l’hypothèse d’une triangulaire est tout à fait crédible sur cette 5e circonscription de Haute-Garonne qui ne compte que six candidats aux Législatives.
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