L’entreprise haut-garonnaise Résinéo, spécialisée dans les matériaux de construction pour sols perméables, a récemment lancé un projet innovant à Marennes-Oléron visant à recycler les coquilles d’huîtres en revêtements de sol. Cette expérimentation permet de valoriser des déchets marins tout en offrant des solutions esthétiques et écologiques pour l’aménagement extérieur.
À Marennes-Oléron (Charente-Maritime), commune célèbre pour ses fruits de mer, on fait face à un problème récurrent : la gestion des coquilles d’huîtres, déchets encombrants et peu valorisés. Face à ce fléau, Résinéo, entreprise installée à Escalquens, au Sud-Est de Toulouse, a été sollicitée afin de trouver un moyen de recycler ces coquilles. Un nouveau projet innovant pour cette société spécialisée dans la confection de matériaux drainants pour les sols comme « les terrasses, les parkings, et les aménagements autour de piscines chez des particuliers ou dans des collectivités. »
Tout commence en 2022, lorsque l’ostréiculteur “La Cabane Omer’s” s’enquiert de refaire son sol extérieur. Par le jeu du bouche-à-oreille, l’exploitant contacte Résinéo. Guillaume Lemaire, gérant de l’entreprise, pense alors à valoriser les déchets du commerçant : « Nous avons mené une étude, pendant un an, pour ainsi intégrer les coquilles d’huîtres dans nos matériaux tout en conservant leurs propriétés mécaniques et esthétiques. »
Les équipes ont alors calculé les pourcentages de coquilles pouvant être incorporés dans les revêtements. Guillaume Lemaire détaille : « Le principal défi consistait à combiner les coquilles d’huîtres aux granulats habituels de quartz ou de marbre, dont les caractéristiques sont différentes. Nous devions nous assurer que les propriétés mécaniques étaient constantes et que la substitution des granulats par les coquilles d’huîtres était efficiente. Finalement, nous avons substitué un tiers des granulats par des coquilles, ce qui nous a permis de valoriser plusieurs tonnes de déchets. » Deux tonnes pour être exact, pour 130 m² de terrasse.
Contrairement aux méthodes existantes où les coquilles sont mélangées dans du béton pour créer des pavés, Résinéo se démarque en les intégrant directement dans les sols une fois sur place. Mais, au-delà de la manière d’inclure les résidus d’huîtres, l’objectif est d’assurer la perméabilité du sol. Comment ? « En ajustant la taille des granulats et la quantité de liant de nos matériaux, nous créons des vides qui permettent à l’eau de s’infiltrer. C’est crucial pour réduire le ruissellement et favoriser la restitution de l’eau de pluie au sol, répondant ainsi aux exigences, de plus en plus fréquentes », précise le gérant.
Quelques mois après la livraison de la terrasse, les premiers retours sont très positifs : « Esthétiquement, le rendu est apprécié grâce à la nacre des coquilles. Mécaniquement, le sol montre de bonnes performances en termes de résistance et de perméabilité », indique Guillaume Lemaire. La surveillance continue du site depuis ces derniers mois confirme que le sol conserve ses qualités initiales, sans dégradation prématurée.
Suite à ce succès, Résinéo ne compte pas s’arrêter là. L’entreprise explore d’autres pistes pour valoriser des déchets locaux dans les revêtement de sols. Par exemple, les bouchons de liège recyclés sont utilisés pour les aires de jeux, et des projets similaires sont en cours dans les DOM-TOM pour recycler le verre issu de la consommation locale. « Notre objectif est de trouver des sources locales de déchets valorisables pour les intégrer dans nos matériaux, tout en maintenant une haute qualité technique et esthétique », termine Guillaume Lemaire.
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