Le Département de la Haute-Garonne dément la fermeture de services du Centre départemental de l’enfance et de la famille. Il appelle l’État à prendre ses responsabilités face à la complexité des situations d’accueil d’urgence.
« Aucun coup d’arrêt » n’a été décidé concernant le Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF), fait savoir le Département de la Haute-Garonne ce jeudi 8 février. La collectivité réagit ainsi aux craintes émises par Sud Solidaires.
« Il nous a été annoncé la fermeture de trois de nos services au sein du Centre départemental de l’enfance et de la famille, le service du centre parental, le service Intervention à domicile et le service du dispositif appartement parents enfants », déplore le syndicat dans un communiqué. « Nous sommes en état de sidération d’une telle décision que nous pensions impossible au vu des besoins sur le département en matière d’accueil mere/enfant. » Une manifestation était organisée à la mi-journée devant les locaux du conseil départemental ce jeudi.
Le Centre départemental de l’enfance et de la famille est au cœur du dispositif de la protection de l’enfance. Il s’agit d’un dispositif institutionnel qui permet un accompagnement de la pré-natalité à la majorité. Il accueille aussi bien des enfants jusqu’à 18 ans, confiés à l’Aide sociale à l’enfance, que des femmes enceintes.
Le Département évoque « un projet de repositionnement de la structure sur sa mission d’accueil d’urgence ». En effet, la structure « fait face à une suractivité et à une augmentation de situations très complexes, avec l’accueil d’enfants qui relèvent en réalité d’une prise en charge médico-sociale et non de l’aide sociale ».
« Ce projet ne met en aucun cas de coup d’arrêt à l’accompagnement de publics concernés. Il préserve la continuité de la prise en charge, le maintien des places d’accueil et fera l’objet d’un dialogue social constant », précise la collectivité.
Face à une situation « qui n’est plus tenable », le conseil départemental de la Haute-Garonne tire la sonnette d’alarme sur la protection de l’enfance.
« Les enfants aux situations complexes doivent pouvoir être accueillis dans des établissements ou services spécialisés relevant de l’État », insiste le Département. « Des passages à l’acte et des situations de violences pourraient être évités par une prise en charge des enfants concernés par des professionnels spécialisés, qu’il s’agisse de la Protection Judiciaire de la Jeunesse ou des Agences Régionales de Santé. »
C’est pourquoi, Annie Vieu, vice-présidente en charge de l’enfance et de la famille, a interpellé les services de l’État compétents sur les missions sanitaires et médico-sociales. Le conseil départemental attend désormais des réponses : « Face à ses carences, l’Etat doit assurer sa compétence, c’est une condition essentielle à l’exercice des missions de protection de l’enfance par les Départements. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires