La chambre régionale des comptes d’Occitanie pointe un modèle économique fragile pour l’organisation des corridas à Vic-Fezensac. L’association organisatrice puise dans ses réserves, tandis qu’un projet de rénovation des arènes reste à financer.
Pour une enquête sur le soutien public à la corrida, la chambre régionale des comptes en Occitanie s’est penchée sur les finances de six villes d’Occitanie avec des traditions dans le domaine. Parmi elles, figurent Céret (Pyrénées-Orientales) et Béziers (Hérault).
L’institution a publié, le 13 mai, le dernier volet de cette enquête. Il porte sur les comptes de la commune de Vic-Fezensac (Gers) et de l’association du Club taurin vicois. Elle a notamment constaté un financement public très faible : seulement 1% du budget des corridas provient de fonds publics.
L’essentiel du financement repose sur l’association du Club taurin, qui organise chaque année quatre corridas et deux novilladas. Ces événements, organisés sur une même période, attirent environ 20 000 personnes, mais leur fréquentation stagne. Le public vieillit et le renouvellement des “aficionados” ne suit pas.
Le Club taurin s’appuie sur la billetterie et ses activités annexes (bodegas, stands) pour financer ses spectacles. Il a ainsi constitué des réserves importantes, s’élevant à 1,7 million d’euros. Ces ressources ont permis de financer des investissements dans les arènes, propriété de la commune, pour un montant de 1,06 million d’euros.
De plus, l’association « continue à prendre en charge, à travers la redevance d’occupation versée à la ville, une part importante des charges d’entretien de ce bâtiment (15 000 euros par an en moyenne) », indique la chambre régionale des comptes.
Toutefois, la stagnation de la fréquentation oblige désormais le club à puiser dans ses réserves pour compenser les déficits d’exploitation, malgré une hausse des tarifs. « Le modèle économique de l’association pourrait être fragilisé à terme », souligne l’institution.
La convention liant le Club taurin et la commune pour l’occupation des arènes arrive à échéance en 2025. Elle devra être renégociée. La chambre recommande d’« intégrer une actualisation des biens mis à disposition, de la durée réellement utile et des charges mises à la charge de l’occupant ».
Par ailleurs, un projet de rénovation des arènes est en discussion. Son coût est estimé entre huit et dix millions d’euros. La commune a engagé des démarches pour trouver des financeurs, mais elles restent à finaliser. La chambre appelle à « poursuivre la réflexion sur les modalités de financement » et sur les « futures conditions d’utilisation de l’infrastructure ».
De son côté, la féria de Vic-Fezensac reste un succès populaire, avec 40 000 participants. Cet événement n’affecte pas significativement les finances de la collectivité, grâce à un droit d’entrée. « Pour autant, les retombées économiques générées sur le territoire tant par cette féria que par la corrida ne sont pas quantifiables », selon la chambre régionale des comptes.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Il traite notamment l'actualité dans l'Aude, l'Aveyron, le Gard, le Gers, la Haute-Garonne, l'Hérault et le Lot. Formé à l’ISJT, il a collaboré avec France-Guyane, La Tribune Toulouse et Freshr.
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