La chambre régionale des comptes Occitanie pointe une forte dégradation des finances du département du Gard en 2023 et 2024. Elle appelle à un plan d’économies ambitieux pour préserver les investissements.
Après l’Ariège ou encore l’Hérault, la chambre régionale des comptes (CRC) Occitanie a publié, le 12 septembre 2025, un rapport sur les comptes et la gestion du département du Gard. Après deux années favorables, la situation financière s’est dégradée en 2023 et cette tendance s’est accentuée en 2024.
« L’augmentation des dépenses de fonctionnement, essentiellement due à des facteurs extérieurs, et le fort recul des droits de mutation à titre onéreux réduisent de moitié la capacité d’autofinancement », selon la CRC. Ces droits, prélevés sur les transactions immobilières, sont une ressource importante pour les départements, mais très volatiles car ils dépendent du marché. La capacité d’autofinancement de la collectivité est passée de 153 millions d’euros en 2022 à 77 millions en 2023.
Les missions sociales absorbent 68,4% du budget de fonctionnement en 2023. Les dépenses d’action sociale progressent de plus de 9%, plus vite que l’ensemble des charges de gestion, +7,8%. Et les charges de personnel représentent 22% des dépenses courantes, ce qui limite les marges de manœuvre.
Malgré ce contexte, le département a maintenu un programme d’investissement en hausse, financé en grande partie en puisant dans son fonds de roulement, c’est-à-dire ses réserves. En conséquence, celui-ci a diminué d’un tiers en un an.
La CRC estime que « la dégradation de la situation financière compromet à court terme la soutenabilité de la politique d’investissement ». La capacité de désendettement a atteint 13 ans en 2024, au-dessus du seuil prudentiel de dix ans.
Pour 2025, le budget prévoit un plan d’économies de 31 millions d’euros, principalement sur les politiques sociales. Cela inclut la réduction des emplois de non-titulaires et une réallocation progressive des effectifs. L’objectif : retrouver une capacité d’autofinancement suffisante pour rembourser la dette tout en maintenant un niveau d’investissement élevé, estimé à 124 millions d’euros.
L’organe de contrôle conclut que, sans redressement de l’épargne, le département devra revoir son programme d’investissements. « Les efforts budgétaires présentés au budget 2025 apparaissent ambitieux et difficiles à atteindre », prévient-elle. Mais le rétablissement financier devra s’inscrire sur plusieurs années.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Il traite notamment l'actualité dans l'Aude, l'Aveyron, le Gard, le Gers, la Haute-Garonne, l'Hérault et le Lot. Formé à l’ISJT, il a collaboré avec France-Guyane, La Tribune Toulouse et Freshr.
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