Le mardi 24 septembre dernier, la société Solvay a annoncé arrêter sa production d’acide trifluoroacétique (TFA) et de dérivés fluorés dans son usine à Salindres dans le Gard. Au total, 68 postes seront supprimés au cours de l’année 2025.
Le verdict est tombé. Le mardi 24 septembre dernier, le groupe Solvay a annoncé, à l’issue de son Comité social d’entreprise (CSE), son intention d’arrêter la production d’acide trifluoroacétique (TFA) et de dérivés fluorés sur son site industriel de Salindres, dans le Gard. Ces deux composés chimiques sont notamment utilisés dans différents domaines comme en médecine ou en agronomie.
Cette décision de cessation d’activité entraînera alors la suppression de 68 postes entre début 2025 et octobre 2025. Le groupe évoque des « performances financières négatives persistantes » dues à des « conditions de marché défavorables » qui ne devraient pas s’améliorer.
La CFDT Chimie Énergie a rapidement réagi dans un communiqué. Elle s’insurge contre la décision de Solvay d’arrêter l’activité sur son site de Salindres en 2025. Malgré la suppression de postes, Solvay continuerait à exploiter le groupement d’intérêt économique (GIE) de l’usine qui gère les utilités, préservant 28 emplois, mais « cela ne suffira pas à apaiser la douleur et l’inquiétude des salariés ». La CFDT exprime alors son indignation face à cette décision, considérant que Solvay « sacrifie » le dernier producteur européen de TFA, un composant essentiel dans les traitements contre le cancer et les antiviraux.
Le syndicat dénonce également une décision qui menace « l’indépendance économique de la France et de l’Europe ». Il a déjà porté ce dossier auprès des pouvoirs publics, qualifiant cette cessation d’activité de « casse sociale organisée ». La CFDT appelle à la mobilisation pour préserver « cette entreprise, son savoir-faire » et éviter de compromettre « tout un bassin d’emplois ».
Par ailleurs, cette annonce a provoqué une forte réaction politique, notamment de la part de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Qualifiant cette décision de « véritable coup dur pour le territoire et ses habitants », elle souligne que celle-ci intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par « plusieurs mois de polémiques sur la pollution des eaux » dans la région.
Carole Delga souhaite alors apporter son soutien aux 68 salariés menacés par la suppression de leur poste : « Tout doit être mis en œuvre pour les accompagner et leur permettre de conserver ou de retrouver rapidement un emploi. » Elle fait également part de sa volonté de trouver des solutions pour l’avenir du site de Salindres : « Toutes les options pour maintenir l’activité industrielle sur ce site devront être étudiées. » Elle insiste ensuite sur l’importance de préserver « le savoir-faire et les compétences techniques » du site, en appelant à un dialogue renforcé avec Solvay et des partenaires potentiels pour envisager une reconversion industrielle.
Afin de minimiser l’impact social de cette fermeture, la présidente de la Région Occitanie précise que ses équipes ont déjà pris contact avec le président du groupe Solvay, François Pontais, pour discuter des raisons de cette décision et demander des « garanties pour l’avenir des salariés et du site ». En parallèle, Carole Delga affirme que la Région restera « particulièrement vigilante et engagée aux côtés des salariés, de leurs représentants et des élus locaux ».
Elle termine en appelant l’État à prendre ses responsabilités : « L’État doit être aux côtés des collectivités locales pour défendre l’emploi industriel. Nous attendons du gouvernement des mesures fortes et des engagements concrets pour préserver l’avenir économique des territoires. »
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