Si depuis 2005, le contrôle du tritium est obligatoire en France, les résultats d’analyses restaient peu lisibles. La Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad) a compilé les données des mesures ayant été faites entre 2016 et 2023 sous forme de cartes interactives. On y constate la contamination de l’eau au tritium dans 16 communes du Gard.
Le tritium, un atome radioactif, présent dans les rejets liquides des centrales nucléaires se retrouve dans les cours d’eau. Pour en déceler la concentration, le contrôle de ce radionucléide dans les eaux potables est obligatoire depuis 2005 et les résultats des analyses sont publiés sur le site du gouvernement. Mais les données sont brutes et il est difficile d’en lire une quelconque conclusion. Alors, la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad), en partenariat avec Mediapart, a compilé ces données et les a transposées sur une carte interactive, qui permet d’y voir plus clair. Et le constat est sans appel : « Dans près de 2 000 communes en France, du tritium est détecté dans l’eau potable ».
En Occitanie, les analyses révèlent la présence de radioactivité dans l’eau du robinet de certaines communes des Hautes-Pyrénées, de l’Ariège, du Tarn-et-Garonne, du Lot, de l’Aveyron et de l’Hérault, dans des proportions minimes. En revanche, la Lozère et le Gard affichent une contamination de l’eau au tritium plus importante, mais toujours bien inférieure au seuil d’alerte qui est porté à 100 becquerel par litre d’eau.
C’est dans le Gard que les concentrations de tritium dans l’eau potable sont les plus importantes, à l’échelle de la région. En effet, selon les données du ministère de la Santé, 16 communes du département sont concernées par la présence de l’atome radioactif dans l’eau du robinet comme en témoignent les contrôles effectués sous la houlette de l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie, entre 2016 et 2023 :
Des concentrations bien en deçà des seuils d’alerte, mais qui méritent d’être régulièrement surveillées, car selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), « en raison de ses propriétés chimiques similaires à celles de l’hydrogène, le tritium est extrêmement mobile dans les organismes vivants et s’échange avec les atomes d’hydrogène au sein de molécules biologiques comme les protéines et l’ADN ». Cependant, très peu d’études ont été menées sur les effets du tritium sur les humains, particulièrement lorsqu’il est ingéré via l’eau potable.
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