Le tritium, un isotope radioactif, a été retrouvé dans l’eau de plusieurs communes de Lozère. Sa présence préoccupe les autorités, bien que les concentrations mesurées soient inférieures aux seuils réglementaires.
Faut-il s’en inquiéter ? Des analyses récentes menées par la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (Criirad) et le média Médiapart ont révélé la présence de tritium dans l’eau potable de plusieurs communes en France, dont six en Lozère. Si vous ne savez pas ce qu’est le tritium, c’est un isotope radioactif de l’hydrogène, qui émet des radiations bêta. Il est naturellement présent dans l’atmosphère, mais il est particulièrement généré par l’industrie nucléaire, où il est souvent rejeté dans l’environnement, comme l’explique la Criirad. En raison de sa faible énergie de radiation, le tritium est généralement considéré comme moins dangereux que d’autres formes de radioactivité, mais il peut présenter un risque si les concentrations dans l’eau potable sont élevées ou en cas d’exposition prolongée.
En France, plus de 2 300 communes sont touchées. Selon Médiapart : « L’eau potable de près de 10 millions de Français est touchée par une pollution radioactive en provenance des centrales nucléaires. » Si nous zoomons sur la Lozère, des traces de tritium ont été observées dans les nappes phréatiques et leurs réseaux d’eau potable des communes de Mende, Pied-de-Borne, Saint-Alban-sur-Limagnole, Paulhac-en-Margeride, Albaret-Sainte-Marie et Grandvals.
Voici les résultats d’analyse pour ces communes entre 2016 et 2023 :
La présence de tritium dans l’eau potable est un sujet préoccupant car il est un émetteur de radiations bêta, comme le rappelle la Criirad. En principe, des concentrations faibles ne sont pas considérées comme dangereuses à court terme, notamment parce que le tritium est moins radioactif que d’autres isotopes. Cependant, l’accumulation de tritium dans l’organisme sur une période prolongée pourrait potentiellement augmenter le risque de cancers, en particulier si les niveaux d’exposition sont supérieurs aux normes de sécurité.
Bien que les concentrations relevées dans les communes de la Lozère ne dépassent pas la barre des 10 Bq/l, un seuil qui reste en dessous des limites réglementaires de potabilité, la Criirad appelle à une vigilance accrue. Les niveaux relevés, bien qu’initialement considérés comme faibles, peuvent poser des risques en cas d’exposition régulière et de dépassement des seuils au fil du temps. La Criirad souligne l’importance de renforcer les contrôles et la surveillance de l’eau potable dans ces zones concernées, bien que les résultats ne soient pas alarmants à ce stade.
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