Tourisme hivernal : l’Occitanie ne retrouve pas son niveau d’avant-crise

Le tourisme hivernal peine encore à retrouver son niveau d’avant-crise en Occitanie, d’après un dernier bilan de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Mais la fréquentation est meilleure qu’en 2022, sauf dans les stations de ski qui ont souffert du manque de neige.

Alors que la saison touristique d’été a bien démarré, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) vient tout juste de rendre un bilan de celle de cet hiver en Occitanie. Et il n’est que peu réjouissant. La saison hivernale, qui a couru de décembre 2022 à mars 2023, n’a effectivement pas rattrapé son niveau d’avant-crise. Pour preuve, la fréquentation des hôtels et autres hébergements collectifs touristiques en Occitanie est inférieure de 8,2% comparé à 2019. D’autres régions s’en sont mieux sorties puisque le nombre de nuitées dans ces établissements a augmenté de 1,6% en France métropolitaine.

Toutefois, la saison d’hiver de 2023 s’avère être meilleure que celle de 2022 en Occitanie. Avec 5,5 millions de nuitées, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques de la région est en effet en hausse de 1,4% par rapport à l’année précédente. Ce qui représente, tout de même, une augmentation bien moindre qu’au niveau national (+12,9%). L’Occitanie peut cependant se réjouir du net retour des touristes en provenance de l’étranger sur son territoire. Leur fréquentation est effectivement en hausse de 36,5% cet hiver comparé à celui de 2022, tandis que celle des résidents est en retrait de 3%.

Hausse du nombre de nuitées dans les hôtels grâce aux étrangers

D’ailleurs, les hôtels de la région, qui assurent plus de la moitié des nuitées des hébergements collectifs cet hiver, voient leur fréquentation augmenter de 9,2% grâce aux touristes provenant de l’étranger. « En particulier, les Espagnols et les Britanniques sont de retour, avec des niveaux de fréquentation supérieurs à ceux de la saison 2019. La fréquentation des non-résidents reste toutefois inférieure à son niveau de l’hiver 2019 (-15%). Les Allemands, les Italiens et les Américains notamment ne sont que partiellement revenus », détaille l’Insee. Ainsi, la fréquentation dans les hôtels est inférieure de 3,8% à 2019.

Dans les autres hébergements collectifs touristiques, les nuitées diminuent cet hiver par rapport à l’année précédente (-7,7%). « Cette baisse s’explique par un raccourcissement de la durée de séjour dans ces hébergements alors que le nombre de touristes progresse de 2,6%. Cette progression est portée par les touristes en provenance de l’étranger dont les arrivées augmentent de 43% », précise l’Institut national de la statistique et des études économiques. Mais comparé à l’hiver 2019, le nombre de touristes (-8%) et de nuitées (-13,7%) dans les autres hébergements collectifs sont bien inférieurs.

Une saison d’hiver morose dans les stations de ski d’Occitanie

Si la fréquentation a été meilleure en Occitanie cet hiver qu’en 2022, ce n’est pas le cas dans les stations de ski où elle a baissé de 9,8%. « La faiblesse de l’enneigement, proche des minima de la période 1959-2020, peut expliquer en partie ce recul de la fréquentation dans les stations de ski. Un épisode climatique particulièrement doux de mi-décembre à début janvier a perturbé le lancement de la saison et les conditions d’enneigement, meilleures fin janvier, se sont à nouveau dégradées en février. La plupart des domaines skiables ont dû produire de la neige de culture, en particulier dans les stations catalanes », détaille l’Insee.

En revanche, la fréquentation s’améliore dans l’espace urbain d’Occitanie lors de de cette saison hivernale (+9,1%). Une hausse principalement portée par la métropole de Toulouse (+15,2%) où les touristes en provenance de l’étranger reviennent. Leur nombre de nuitées est effectivement en hausse de 75%. La fréquentation des hébergements de l’espace urbain reste, malgré tout, en retrait par rapport à 2019. À l’inverse, la fréquentation baisse de 6,1% sur le littoral par rapport à la saison 2022 et est en hausse comparé à 2019. Pour l’Insee, cela s’explique « probablement par la douceur des températures des deux derniers hivers ».