Fariba Hashimi, cycliste afghane, a accompli un exploit sans précédent sur les pentes de Lozère le week-end dernier.
Le samedi 7 septembre 2024, Fariba Hashimi a levé les bras au sommet du mont Lozère, marquant ainsi l’histoire. Elle a remporté l’étape reine du Tour Cycliste Féminin International de l’Ardèche, la cinquième étape qui se déroulait entièrement en Lozère, entre La Canourgue et le sommet de cette région emblématique.
Après une course de 103,75 km avec un dénivelé positif de 2 286 m, Fariba Hashimi, partie en échappée sous la pluie au kilomètre 50, a terminé en première position, devançant Dominika Wlodarczyk et Thalita De Jong. Bien que cette dernière, en tête du classement général, ait remporté le Tour ardéchois le lendemain, c’est surtout la victoire de Fariba Hashimi qui restera gravée dans les annales du cyclisme. En effet, elle est la première Afghane à gagner une victoire d’étape à ce niveau professionnel dans une épreuve sanctionnée par l’UCI (Union Cycliste Internationale).
À seulement 21 ans, Fariba Hashimi fait partie du Centre Mondial du Cyclisme (WCC Team). Son parcours est impressionnant : elle a fui l’Afghanistan avec sa sœur aînée, Yulduz, en 2021, lorsque les Talibans sont revenus au pouvoir.
Les deux cyclistes se sont récemment installées en Suisse, où se trouve la WCC Team, une équipe créée par l’UCI pour soutenir les athlètes des pays en crise géopolitique. En 2023, après sa participation aux championnats du monde de gravel, Fariba a également pris part au Tour de Berlin féminin, aux Championnats d’Asie et aux Championnats du monde avec d’autres cyclistes afghans en exil.
Depuis qu’elle a intégré la WCC Team en 2024, Fariba a continué de progresser, terminant deux fois dans le Top 10 d’étapes du Giro Mediterraneo Rosa et aux Championnats d’Asie de cyclisme sur route.
Avec sa sœur, elles ont décroché leur qualification pour les JO de Paris, où elles se sont également distinguées par une échappée dans la capitale.
Fariba a partagé ses émotions avec la BBC : « Nous avons abandonné beaucoup de choses. Le plus dur, c’est de manquer à notre mère. Je n’ai jamais pensé qu’à cause du cyclisme, je ne pourrais plus voir mes frères et sœurs. » De son côté, Yulduz a souligné l’importance de leur parcours : « Nous montrons que nous pouvons réussir. Nous représentons vingt millions de femmes afghanes. »
Journal Toulousain
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