Le marché immobilier de l’Aude fait face à une baisse des transactions et à un recul des prix dans un contexte économique tendu.
Présentées le 26 novembre dernier à Narbonne par la chambre des notaires de l’Aude, les dernières statistiques du marché immobilier confirment un ralentissement marqué. En un an, le nombre de transactions comme les prix enregistrent un recul, conséquence d’un contexte économique incertain et d’une inflation persistante.
« La hausse des taux d’intérêts et l’inflation de l’année dernière et de ce début d’année, ainsi que l’attentisme des acheteurs lié aux incertitudes économiques et politiques internationales et nationales, ont eu un effet sur le marché immobilier local comme national », selon Me Benoît Duchan, notaire à Limoux et président de la chambre des notaires de l’Aude.
Entre juillet 2023 et juin 2024, 8 520 biens ont été vendus, contre 10 540 l’année précédente, soit une baisse de 19%. Les maisons anciennes, qui constituent le cœur du marché, affichent une diminution des ventes de 17%, avec 5 420 transactions recensées. Les appartements anciens suivent une tendance similaire (-16%), tandis que les segments des maisons et appartements neufs enregistrent des chutes plus sévères : respectivement -37% et -39%.
Sur le plan des prix, la tendance du marché immobilier dans l’Aude est globalement à la baisse, à l’exception de quelques secteurs dynamiques. Le prix médian au mètre carré pour un appartement ancien dans l’Aude s’établit à 2 330 euros/m², en recul de 1,2% sur un an. À Narbonne, le prix atteint 2 070 euros/m² (-2,5%), tandis qu’à Carcassonne, il progresse de 4,7%, à 1 190 euros/m². Les secteurs balnéaires demeurent prisés : à Narbonne-Plage, le prix s’élève à 3 070 euros/m², en hausse de 3,5%.
Pour les maisons anciennes, le prix médian recule de 3,2% sur un an, s’établissant à 150 000 euros. Le secteur de Carcassonne, qui concentre 17% des ventes, reste dynamique. Sur cinq ans, l’évolution reste positive, avec une hausse cumulée de 12% dans le département. Enfin, le marché des terrains à bâtir subit également un repli notable (-9,9%), avec un prix médian à 55 800 euros. Les petites parcelles, de moins de 600 m², représentent 53% des ventes.
« Il semblerait que le volume de transactions soit à nouveau à la hausse cet été, mais il est beaucoup trop tôt pour dire s’il s’agit d’une embellie saisonnière ou d’un début de tendance plus durable », tempère Me Benoît Duchan.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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