Ce mardi 3 octobre, les deux collectifs opposés à la réalisation de l’autoroute entre Toulouse et Castres “La Voie est libre” et “Le Groupe national de surveillance des arbres”, étaient reçus par la présidente de la Région Occitanie et des représentants du ministère des Transports. Si Carole Delga confirme ses positions et la poursuite des travaux de l’A69, elle formule trois propositions aux collectifs.
Après une première réunion avortée, les collectifs d’opposants à l’A69 “La Voie est libre” et “Le Groupe national de surveillance des arbres” (GNSA) ont rencontré Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, accompagnée de trois représentants du ministère des Transports. Ils devaient exposer leur projet alternatif à l’autoroute et demander l’arrêt des travaux le temps que le jugement du recours sur le fond qu’ils ont déposé ne tombe.
Fin de non-recevoir. Carole Delga confirme son soutien au projet de l’A69 et annonce, à demi-mot, que les travaux ne s’arrêteront pas : « Après 15 ans d’études et de concertation, le projet a été déclaré d’utilité publique en 2018 et tous les recours sur la DUP (Déclaration d’utilité publique, NDLR) ont été purgés en dernière instance par le Conseil d’Etat. Le chantier, sous la responsabilité de l’Etat, est en cours et les travaux sont très avancés (près de 40% des crédits engagés). Il n’existe aucune autre alternative crédible pour désenclaver les 150 000 habitants du sud du Tarn, très largement favorables au projet. »
C’était pourtant la condition à l’arrêt de la grève de la faim qu’ont entamée 15 opposants à l’A69. Le premier à avoir lancé ce mouvement étant Thomas Brail, fondateur du GNSA, qui en est déjà au 34e jour. Des actions que Carole Delga déplore : « Je souhaite de tout cœur qu’ils cessent leur grève de la faim afin de préserver leur santé ». Mais face auxquelles elle ne cède pas.
Si elle reste intransigeante sur la nécessité de poursuivre et d’achever la construction de l’A69, elle se dit toutefois ouverte à la discussion pour envisager un travail commun. Ainsi, elle propose aux opposants de se faire la médiatrice entre les collectifs et le ministère des Transports, seul décisionnaire sur ce dossier. « Je m’engage à soutenir auprès du ministère des Transports la mise en place de groupes de travail associant les deux collectifs afin de partager des évolutions, d’une part, sur les compensations environnementales, et d’autre part, sur la tarification pour
l’usager », annonce-t-elle.
Pour répondre aux préoccupations des opposants quant à la pollution générée par l’A69, la présidente de l’Occitanie assure que la Région travaille à la mise en place d’un service public de transport en commun propre : il s’agit de « services express d’autocars sur l’A69, à bas prix
et zéro émission, grâce aux cars à hydrogène en cours de fabrication dans le Tarn, à Albi. Ce nouveau service complétera une desserte fine de la ligne 760 via la RN 126 et, plus au Nord, de la ligne ferroviaire à voie unique non électrifiée Mazamet-Castres-Toulouse, qui ne peut plus accueillir de trains supplémentaires en heures de pointe. »
Elle appelle, pour finir, à l’ouverture d’un travail parlementaire et gouvernemental pour réduire les délais de réalisation des grands projets de ce type et celui du traitement des recours administratifs et juridiques.
Ayant pris connaissance de la décision de la poursuite des travaux, les collectifs “La Voie est libre” et le GNSA donnent rendez-vous ce mercredi 4 octobre, à 19h, place du Capitole pour manifester leur indignation. Ils décideront également de la suite à donner à la mobilisation contre l’A69. Thomas Brail ayant notamment menacé d’entamer une grève de la soif, « sa dernière cartouche », confiait-il à nos confrères de Reporterre, auprès desquels il se disait prêt à mourir pour la cause.
Commentaires