Le Bureau d’enquêtes et d’analyses sur les risques industriels (BEA-RI) publie les conclusions de son enquête technique au sujet de l’incendie qui s’est déclaré à l’usine Aubert et Duval à Pamiers, le 10 septembre 2021. Celles-ci mettent en lumière des “imprécisions” lors de la procédure de vidange d’une cuve d’acide.
Plus d’un an après l’incendie de l’usine de métallurgie Aubert et Duval, le 10 septembre 2021 à Pamiers, le bureau d’enquêtes et d’analyses sur les risques industriels (BEA-RI) publie les conclusions de son enquête technique. Si le rapport « ne vise pas à déterminer des responsabilités » de l’incendie, et a « pour seul objet de prévenir de futurs accidents », ses rédacteurs mettent tout de même en lumière certains dysfonctionnements.
Le rapport d’enquête du BEA-RI rappelle d’abord les faits. Le 10 septembre 2021, jour de l’incendie, à 6h20, deux personnes d’une entreprise extérieure commencent la vidange de la cuve d’acide numéro 17, d’une contenance de 2 800 litres, qui se trouve dans l’atelier de traitement de surface de l’usine. Deux heures auparavant, les opérateurs de la société Aubert et Duval avaient vérifié la température des bains. Toutes étaient correctes, dont celle du bain de la cuve 17.
À partir de 6h23, la température cuve est montée, descendue, puis remontée fortement jusqu’à atteindre les 70 degrés à 6h47, « heure à laquelle la mesure de température se met en défaut », expliquent les enquêteurs. Sauf qu’à 6h40, les intervenants de l’entreprise extérieure avaient terminé leur opération. Ce n’est que quelques minutes plus tard, en s’approchant de la cuve, que l’opérateur aperçoit des flammes et prévient donc les pompiers. Le feu se propage rapidement dans le bâtiment et n’est éteint complètement qu’à la fin de la journée, aux alentours de 20 heures.
Dans son rapport, le BEA-RI affirme que « la procédure de vidange des bains précisait que celle-ci devrait s’effectuer sous la surveillance d’un opérateur situé “au niveau de la chaîne d’attaque”, ce qui n’était pas le cas le jour de l’accident ». La présence d’une personne pour surveiller la cuve aurait « certainement permis une détection plus rapide du départ du feu », mais il « n’est pas certain, compte tenu de la rapidité de la propagation et de l’impossibilité d’arrêter rapidement la ventilation », que le sinistre aurait pu plus rapidement être maitrisé, ajoutent les enquêteurs.
Pour éviter un autre accident de ce type, le BEA-RI recommande l’arrêt complet de la chauffe des bains à vidanger au moins 15 minutes avant les opérations de vidange, au lieu de se reposer uniquement sur le capteur qui provoque l’arrêt de la chauffe en fonction du niveau du liquide, puisque celui-ci n’a pas fonctionné le jour de l’incendie.
Par ailleurs, le BEA-RI souligne que « l’important dégagement de fumée et la nature des produits chimiques présents dans les bâtiments (acides et bases forts) ont entrainé la mise en place d’un périmètre de confinement à l’extérieur de l’usine qui n’a été levé que vers 11h30 ». Mais pendant l’extinction de l’incendie, les services d’incendie et de secours ont été confrontés à une contamination par des produits acides de l’eau industrielle fournie par le site. Une trentaine de sapeurs-pompiers et des membres des forces de sécurité intérieure ont été impactés par les fumées ou l’eau polluée. « Certains rencontreront des troubles durables », selon le BEA-RI.
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