L’Office français de la biodiversité a démantelé une vaste fraude à la pêche de loisir au thon rouge en Occitanie. Après trois ans d’enquête, 67 personnes sont poursuivies, risquant des amendes lourdes pour avoir dépassé les quotas de pêche autorisés.
L’Office français de la biodiversité (OFB) frappe un grand coup après trois ans d’investigation. Dans l’Aude, 67 personnes sont désormais poursuivies pour fraude à la pêche de loisir du thon rouge (Thunnus thynnus) en Occitanie, une espèce soumise à une réglementation stricte en Méditerranée. Les mis en cause risquent jusqu’à 22 500 € d’amende.
Tout commence en novembre 2019, lorsque les inspecteurs de l’OFB de l’Aude découvrent une affiche annonçant une “thonade” gratuite, un rassemblement festif pour pêcher et manger du thon, organisée par un club de pêche à Narbonne-Plage.
« Cette annonce entraînera des vérifications et l’ouverture d’une enquête sous l’autorité du procureur de la République de Narbonne, compte tenu de la sensibilité concernant l’espèce Thon rouge en Méditerranée », explique l’OFB. « En effet, la pêche de cette espèce est soumise à une réglementation très stricte imposant des quotas, limitant la capture et la commercialisation. La pêche de loisir n’échappe pas à ces obligations. »
Le 29 septembre 2020, une opération de contrôle mobilise 19 inspecteurs de l’environnement des départements de l’Aude, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales. Le bilan est conséquent : trois navires, trois thons rouges, neuf cannes à pêche au gros et sept smartphones sont saisis. Une perquisition dans les locaux du club de pêche permet également de mettre la main sur de nombreux documents et fichiers numériques.
L’enquête, menée en étroite collaboration avec le parquet de Narbonne, révèle l’ampleur de la fraude : 168 thons rouges capturés illégalement entre 2017 et 2020, et près d’un millier d’infractions constatées. Le dépassement des quotas de pêche par le club de pêche est également mis en lumière.
Les 67 personnes impliquées, faisant partie de 44 navires, un club et une fédération nationale, risquent des sanctions sévères. À ce jour, 55 d’entre elles ont été convoquées en ordonnance pénale délictuelle, et deux en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Les amendes prononcées s’élèvent déjà à 177 000 euros, assorties de confiscations de matériel et de retraits d’autorisations de pêche. Les autres mis en cause seront jugés d’ici à la fin de l’année.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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Commentaires
peretti guy le 08/09/2024 à 20:42
et qu'ils paient très chers car ils discréditent ceux qui respectent la réglementation
JANNIAUX le 08/09/2024 à 11:57
Actuellement sur le Grau d'aide les fraudes sont quotidiennes la nuit et par des pêcheurs professionnels