Alors que Donald Trump vient de prendre ses fonctions de 47e président des États-Unis, nombre de personnalités des quatre coins de la planète ont décidé de boycotter le réseau X, anciennement Twitter, géré par le patron de Tesla, Elon Musk. Cette vague de contestation se ressent également en Occitanie où quelques-uns désactivent aussi leur compte X en guise de boycott de l’ancien Twitter. Tour d’horizon.
C’est un important mouvement de contestation qui s’est emparé des réseaux sociaux ces dernières semaines. En effet, au mois d’octobre 2022, le milliardaire et patron de Tesla, Elon Musk, a racheté le réseau social Twitter, qu’il a renommé X par la suite. Depuis, il est en charge des différentes décisions prises à l’égard de la plateforme. Et certaines d’entre elles ne plaisent pas à tout le monde, notamment celles concernant la vérification des fake news diffusées sur X, ou l’absence de modération de certains propos. En effet, le patron de SpaceX a décidé de faire de ce réseau social une plateforme « qui protège la liberté d’expression de chacun ». Mais où se situe la limite de la liberté d’expression ?
Depuis le rachat de Twitter, le réseau social X a donc évolué. Puis, tout s’est accéléré avec les élections présidentielles des États-Unis, remportées par Donald Trump. Le mouvement “HelloQuitteX”, lancé depuis le rachat de Twitter, a alors pris de l’ampleur. Au total, 87 syndicats et associations français ont annoncé dans une tribune publiée dans Le Monde, qu’ils quitteraient X, le 20 janvier, jour de l’investiture du nouveau président des États-Unis, Donald Trump. Cette date, particulièrement symbolique, leur permet notamment de mettre en avant les différents constats faits ces dernières années sur le réseau social :
Si un mouvement de départs en série a eu lieu ce lundi 20 janvier, au moment de l’investiture de Donald Trump, en tant que 47e président des États-Unis, d’autres n’ont pas attendu aussi longtemps pour quitter X, ancien Twitter ; ce qui est le cas notamment de plusieurs personnalités et associations d’Occitanie. Parmi les premiers à avoir réagi, nous retrouvons le groupe politique toulousain, Archipel Citoyen. L’organisation avait annoncé en novembre 2024 qu’elle avait choisi de suspendre ses publications tout en maintenant une présence passive. Elle estime que X est devenu « un outil de manipulation » et affirme vouloir « reconstruire des espaces propices à des échanges respectueux et constructifs » sur des plateformes alternatives telles que Bluesky et Telegram.
Un constat partagé par le groupe des écologistes EELV Midi-Pyrénées. Ces derniers ont annoncé à la mi-janvier leur départ en déclarant : « Nous refusons de légitimer une idéologie libertarienne extrémiste prônant la domination des “forts” contre les “faibles”. ». Ils se sont alors tournés vers Mastodon et Bluesky.
Autre départ marquant et plus récent : celui du Conseil départemental du Gers. Très actif sur les réseaux sociaux, le Département s’est lui aussi retiré de X, devenu un espace « qui compromet la démocratie et les principes fondamentaux de respect et d’inclusivité », comme l’indique son président, Philippe Dupouy dans un communiqué. Le compte du Département est inactif depuis ce lundi. La collectivité poursuit sa communication via Facebook, Instagram et LinkedIn.
Par ailleurs, le Comité Régional du Tourisme et des Loisirs d’Occitanie a également annoncé, début janvier, suspendre ses comptes X en invoquant « la fin de la fonctionnalité de blocage et le retrait du code européen contre la désinformation », ce qui, selon lui, ne correspond plus à son éthique.
Dans l’Aude aussi, une association a décidé de désactiver son compte X : l’Apajh Aude, dédiée à l’accompagnement d’adultes et de jeunes en situation de handicap. Celle-ci a pris cette décision en raison de la montée des fake news et de la perte des valeurs fondatrices de la plateforme. « Nous nous étions interrogés à ce sujet au moment où X a été repris par Elon Musk, mais maintenant, ça prend des proportions telles, et cela ne correspond plus aux valeurs qui nous animent, c’est-à-dire la laïcité, la citoyenneté, la solidarité, et au combat pour une société inclusive et pour le vivre ensemble. », explique l’association au Journal Toulousain.
Sur Facebook, l’association FNE Occitanie a également annoncé son départ en affirmant que la plateforme « s’est éloignée des valeurs, de l’éthique et de la vision de l’avenir que nous défendons. »
Enfin, vous ne trouverez plus non plus le compte X du maire d’Elne, dans les Pyrénées-Orientales. En effet, Nicolas Garcia n’a pas attendu l’investiture de Donald Trump pour partir de l’ancien réseau social de Twitter. Il s’était d’ailleurs confié à nos confrères de France Bleu Roussillon, en novembre dernier : « Je ne veux pas contribuer à un réseau géré par un fasciste. » Pour lui, ce départ est un acte symbolique, affirmant qu’il souhaite « se regarder dans la glace en se disant qu’il n’a pas participé à cela. »
Mais toutes ces associations et personnalités n’ont pas dit leur dernier mot. S’ils ne publient plus sur X, l’ancien réseau de Twitter, ces acteurs d’Occitanie ont trouvé d’autres alternatives pour communiquer comme les plateformes Bluesky, Mastodon, Telegram, et WhatsApp. Ils continuent également d’utiliser des réseaux sociaux plus traditionnels comme Facebook, Instagram et LinkedIn.
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