Face à l’inaction gouvernementale, les Jeunes agriculteurs d’Occitanie interpellent Emmanuel Macron dans une lettre ouverte. Ils dénoncent un manque de soutien concret à l’agriculture régionale, malgré les promesses faites en début d’année.
Le syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) en Occitanie exprime son impatience face à l’inaction gouvernementale. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, Emmanuel Macron, et dévoilé le 30 août, Pierre Hylari, président des JA en Occitanie, appelle à soutenir véritablement l’agriculture régionale.
« Le désarroi des agriculteurs occitans, qui s’est manifesté de bien des façons depuis bientôt un an, entre panneaux retournés à l’entrée de nos communes et blocages autoroutiers, semble ne pas avoir été entendu ni pris à sa juste considération. Le chaos politique actuel qui fait suite à la dissolution de l’Assemblée nationale ne peut justifier plus longtemps l’abandon des ambitions agricoles du pays », écrit l’agriculteur dans cette lettre ouverte.
Le monde paysan avait haussé le ton au tout début de l’année 2024. Des routes avaient été bloquées durant plusieurs semaines. Gabriel Attal, alors premier ministre de plein exercice, s’était d’ailleurs déplacé en Haute-Garonne le 26 janvier pour répondre à la colère des agriculteurs. Depuis une exploitation de Montastruc-de-Salies, il a annoncé un « effort inédit » pour l’agriculture, avec dix mesures en faveur du secteur.
« Aujourd’hui, notre modèle agricole occitan est à bout de souffle. Les mesures que votre gouvernement démissionnaire a annoncées à la suite des grandes manifestations du début d’année n’ont pas été traduites par des actes suffisants », déplore Pierre Hylari. Ce dernier souligne la résilience des jeunes agriculteurs de la région face aux défis, tout en dénonçant les obstacles réglementaires.
Et il poursuit : « Cette crise majeure et profonde, résultat de l’absence d’une politique forte, claire et ambitieuse en faveur de l’agriculture française et de la souveraineté alimentaire, que vous prônez pourtant, ne se réglera pas seulement avec un chéquier. La jeunesse agricole doit se projeter structurellement sur un modèle viable et durable ».
« L’ambition de vivre dignement et d’atteindre le bien-être en agriculture s’éloigne de jour en jour ! », estime le président des Jeunes agriculteurs en Occitanie. « L’agriculture occitane connaît déjà des situations humaines et familiales catastrophiques. Faut-il attendre d’autres drames pour obtenir des actes forts ? »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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