Des élus d’Occitanie dénoncent avec force les récentes déclarations de Bruno Le Maire sur les dépenses des collectivités locales. Ils accusent le ministre de « mauvaise foi » et de « mensonge » pour justifier les dérapages budgétaires de l’État.
« Mensonge populiste », « il faut du sérieux ! », « mauvaise foi sidérante » Les récentes déclarations de Bruno Le Maire, ministre démissionnaire de l’Économie, et de Thomas Cazenave, ministre démissionnaire délégué aux comptes publics, ont suscité de vives réactions parmi les élus d’Occitanie.
« L’augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités territoriales (…) pourrait à elle seule dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d’euros », écrivent les ministres dans une lettre adressée dans la soirée du lundi 2 septembre aux parlementaires membres de la commission des finances à l’Assemblée nationale et au Sénat. Ils évoquent « un sérieux dérapage des finances publiques ».
« 92% de la dette publique est liée au budget de l’État. Faire endosser la dégradation des comptes publics aux collectivités locales est un mensonge populiste pour masquer l’échec de la politique de Bruno Le Maire et d’Emmanuel Macron », écrit Carole Delga, présidente socialiste de la Région Occitanie, dans une publication sur le réseau social X. Elle souligne que le budget de la Région Occitanie a été amputé de 136 millions d’euros sans consultation préalable.
Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier, a également exprimé son indignation, citant la maxime latine “Nemo auditur propriam turpitudinem allegans”, ou “Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude”. Il insiste sur le fait que les collectivités locales consacrent leurs dépenses aux investissements pour les générations futures et qu’elles n’ont jamais de déficit de fonctionnement, contrairement à l’État.
De son côté, Sébastien Vincini, président PS du conseil départemental de la Haute-Garonne, a qualifié les déclarations de Bruno Le Maire d’ « ubuesques et graves ». Il rappelle dans un communiqué que le déficit public des collectivités en 2023 était de 5,5 milliards d’euros, comparé aux 157 milliards d’euros des administrations d’État. « Déclarer que l’augmentation des dépenses des collectivités pourrait à elle seule dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d’euros relève de la fable et d’une mauvaise foi sidérante », écrit-il. « La situation dramatique des finances nationales n’est due qu’aux choix budgétaires portés par le Gouvernement démissionnaire. »
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, auparavant membre des Républicains, ne s’est pas exprimé.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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