La chambre régionale des comptes a publié le 1ᵉʳ juillet un rapport sur les aides publiques à la tauromachie espagnole en Occitanie. L’étude révèle des subventions limitées, mais un secteur structurellement fragile.
En réponse à une proposition citoyenne, la chambre régionale des comptes a mené une enquête sur les soutiens publics aux spectacles de tauromachie espagnole en Occitanie pour les années 2019 à 2023. Le rapport, publié mardi 1ᵉʳ juillet, s’appuie sur l’analyse de six communes : Nîmes, Béziers, Vic-Fezensac, Céret, Saint-Gilles et Bellegarde.
La chambre souligne que « les corridas et les novilladas organisées en Occitanie bénéficient d’un soutien public modeste ». Les aides se limitent en moyenne à 19 000 euros par an et par commune, soit 0,12% de leurs charges de gestion.
Les aides apportées peuvent être financières (subventions), matérielles (mise à disposition des arènes, moyens techniques) ou encore logistiques (personnel, services).
Il y a cependant des disparités d’une commune à l’autre. « Alors que Nîmes a perçu en 2022 une recette nette de 24 000 euros de l’organisateur des corridas, Béziers a engagé 103 000 euros de dépenses nettes », indique l’institution. La communauté d’agglomération Nîmes Métropole finance aussi le festival « Afición et traditions » à hauteur de 86 100 € par an en moyenne.
Les spectacles de tauromachie espagnole sont organisés par des acteurs privés, sans gestion directe par les communes. Mais « l’activité est structurellement déficitaire », note la chambre. Le prix des billets ne suffit pas à couvrir les coûts.
Des délégations de service public affichent des comptes dans le rouge à Nîmes ou Saint-Gilles. À Vic-Fezensac et Béziers, les organisateurs sont en difficulté. Certaines communes versent des subventions d’équilibre, comme à Bellegarde.
« Le cadre d’exercice que définissent les communes (exigences de qualité, contraintes fixées, volonté d’un engagement financier minimal) contribue à éroder la rentabilité économique du secteur et accroît le risque, pour les communes qui voudraient poursuivre cette activité en se substituant au secteur privé déficient, de devoir renforcer leur niveau d’engagement financier », pointe la chambre régionale des comptes.
À la différence des corridas, les ferias sont souvent organisées par les communes. Elles mobilisent davantage de fonds publics : 380 000 euros de coût moyen net en 2023. Et elles attirent bien plus de participants : jusqu’à vingt fois plus à Nîmes et Béziers que les arènes.
Si les ferias génèrent des retombées économiques pour le territoire, celles directement liées à la tauromachie espagnole restent limitées.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Il traite notamment l'actualité dans l'Aude, l'Aveyron, le Gard, le Gers, la Haute-Garonne, l'Hérault et le Lot. Formé à l’ISJT, il a collaboré avec France-Guyane, La Tribune Toulouse et Freshr.
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