La Covid et les mesures sanitaires prises face au virus ont été lourdes de conséquences en Occitanie. L’espérance de vie a régressé, les décès ont augmenté et le mal-être également.
Baisse de l’espérance de vie, hausse des décès, mais également dégradation de la santé mentale… L’épidémie de Covid et les mesures sanitaires prises pour la contenir ont eu un impact certain en Occitanie. Une récente étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), réalisée en partenariat avec l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie, le confirme. Trois ans après le début de la pandémie, celle-ci dresse un bilan de la crise sanitaire et surtout de ses conséquences dans la région. Et il n’est pas bon.
Tout d’abord, l’espérance de vie a régressé. « La forte mortalité enregistrée ces dernières années, due en partie à la pandémie de Covid, efface les gains d’espérance de vie de la décennie précédente », souligne l’Institut national de la statistique et des études économiques. Ainsi, les femmes ont une espérance de vie à la naissance de 85,3 ans et les hommes de 79,6 ans dans la région Occitanie en 2022. Ces niveaux avaient été respectivement atteints en 2013 et en 2014.
Les causes de cette régression : « la pandémie, mais aussi des épisodes de canicule et de grippe survenus en 2022 », précise l’Insee dans son étude. Depuis 2020, et donc le début de l’épidémie de Covid, l’espérance de vie des femmes a ainsi diminué de 0,4 an et celle des hommes de 0,7 an en Occitanie.
Les décès sont par ailleurs plus nombreux. Ils ont subi une augmentation de 5% en 2020 et de 3% en 2021 et 2022. « Ces hausses s’expliquent par le vieillissement de la population mais aussi par l’évolution des conditions de mortalité, liée à des événements sanitaires ou climatiques inhabituels », précise l’Insee. Ainsi, ces dernières expliquent 53% des décès supplémentaires, c’est-à-dire ceux qui n’étaient pas attendus, en 2020 et 2021 et 73% d’entre eux en 2022.
Pour information, les décès ont été en hausse dans tous les départements de la région. Mais ils ont le plus augmenté dans le Gard et les Hautes-Pyrénées (+8%) en 2020, dans le Tarn, la Lozère et les Pyrénées-Orientales (+6%) en 2021 et enfin, le Tarn-et-Garonne (+8%), les Pyrénées-Orientales et l’Ariège (+7%) en 2022.
La Covid explique donc en partie cet excédent de décès. Toutefois, son impact a été limité. Le virus est en effet la 5e cause de décès dans la région en 2020, contre la 3e en France. « L’épidémie a commencé plus tardivement en Occitanie : dans la région, les effets se ressentent surtout à partir d’octobre 2020 alors que les décès augmentent fortement dès le mois d’avril en Île-de-France et dans le Grand Est », rappelle l’Institut national.
En tout, depuis le début de la crise sanitaire et jusqu’à la fin de l’année 2022, près de 9000 décès liés au virus ont été recensés à l’hôpital en Occitanie. La région avait d’ailleurs l’un des plus faibles taux standardisés de mortalité par Covid sur la période. Il était de 128 décès pour 100 000 habitants, contre 302 en Île-de-France.
Outre la régression de l’espérance de vie et la hausse des décès, les mesures sanitaires mises en place face au virus, notamment les confinements et le télétravail, ont entraîné une augmentation du mal-être de la population. Le nombre de personnes consommant des psychotropes (antidépresseurs, neuroleptiques, anxiolytiques et hypnotiques) est ainsi passé de 207 000 à 231 000 entre 2019 et 2020. Ce qui représente une hausse de 11%.
Le nombre de passages aux urgences pour tentative de suicides a également augmenté de 11% chez les moins de 15 ans et même de 20% chez les 15-24 ans entre 2019 et 2020. Ce taux reste assez stable pour l’ensemble de la population (+1%). Cela démontre donc la forte incidence de la crise sanitaire sur la santé mentale des jeunes.
Commentaires