La stèle en mémoire des victimes de l’esclavage colonial a été installée à son nouvel emplacement, place Robert de Cotte à Saint-Denis, ce jeudi 23 mai. Sa disparition, deux mois plus tôt, avait fait grand bruit.
Un peu moins de deux mois après son retrait du jardin de l’ancien Hôtel-Dieu à Saint-Denis, la stèle en mémoire des victimes de l’esclavage colonial a pris place à son nouvel emplacement ce jeudi 23 mai. « Le monument est désormais installé place Robert de Cotte, à quelques mètres de son emplacement d’origine », indique la Mairie de Saint-Denis sur sa page Facebook. Pour rappel, sa disparition à la fin du mois de mars dernier avait fait grand bruit. Les associations n’en avaient effectivement pas été informées en amont, notamment le Comité marche 23 mai 1998 (CM98) qui avait commandé cette stèle créée par l’artiste Nicolas Cesbron en 2013.
Ce dont s’était alors excusée la Ville qui comprenait que « cette erreur, bien que technique, ait suscité une vive et compréhensible émotion ». « Il avait été convenu avec les associations et l’artiste que ces derniers seraient prévenus du moment du déplacement de la stèle, et de la repose. Malheureusement et évidemment indépendamment de la volonté de la municipalité, le prestataire chargé de la dépose de la stèle a profité d’une disponibilité dans son plan de travail le 30 mars pour réaliser la commande sans prévenir et donc sans que le processus convenu, s’agissant d’une œuvre mémorielle, soit respecté », expliquait la Municipalité dans un communiqué.
La stèle, sur laquelle sont inscrits 213 noms d’esclaves pour symboliser les 213 années d’esclavage colonial, a donc pu rejoindre son nouvel emplacement. « Un temps symbolique de 213 minutes a été respecté avant le déplacement, correspondant aux 213 années durant lesquelles a été perpétré en France, l’esclavage colonial », précise la Mairie. S’il a été décidé de déplacer la stèle, c’est pour améliorer son emplacement. « À l’entrée du cœur historique de la ville, le monument est désormais sur une place plus végétalisée, plus apaisée, mieux protégée et offre une meilleure visibilité des 213 noms inscrits », assure la Municipalité.
Celle-ci notait en effet qu’elle « était située sur un site non vidéoprotégé et régulièrement utilisé pour des besoins événementiels et de festivités ». « Cela a pu poser problème à plusieurs reprises, suite à des tentatives de dégradation », rapportait la Mairie avant d’ajouter « qu’en dehors des commémorations, la stèle était peu visible et avec peu de passage ». « Enfin, lors des commémorations, le site n’était pas adapté à l’accueil d’un grand nombre de participants », terminait la Municipalité qui indiquait que le nouvel emplacement « avait bien été discuté et acté » lors d’une réunion entre ses services, les associations et l’artiste.
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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