Face à un déficit budgétaire considérable, la Croix-Rouge française est contrainte de fermer quatre de ses établissements de santé dans les Hauts-de-Seine.
Alors que l’épidémie de Covid semble refaire surface, l’accès aux soins diminue en Île-de-France, notamment dans les Hauts-de-Seine. La Croix-Rouge a en effet annoncé la fermeture définitive de ses quatre centres de santé situés à Meudon, Antony, Boulogne-Billancourt et Villeneuve-la-Garenne à la fin du mois de juin.
Contactée par Actu Paris, l’association a expliqué que cette décision « découle d’une situation économique et financière complexe, marquée par un déficit cumulé qui est devenu insoutenable à moyen terme. »
Cette fermeture concerne également deux autres centres de santé à Paris. Au total, les pertes sont estimées à environ 4,3 millions d’euros pour le budget 2024, ce qui représente un déficit mensuel de 357 468 euros, selon les chiffres de la Croix-Rouge.
Contrairement à d’autres activités financées par les dons du grand public, ces centres de santé dépendent du financement de la Sécurité sociale. « Le modèle économique des centres de santé est intrinsèquement déficitaire », rappelle l’association. Conformément à sa mission humanitaire, ces établissements pratiquent le secteur 1, c’est-à-dire sans dépassement d’honoraires et avec gestion du tiers payant, ce qui permet aux patients de ne pas avancer les frais. Les récentes économies demandées par le gouvernement ont toutefois eu raison de ces structures.
Un exemple concret : les conditions de prise en charge des soins dentaires ont été réduites, passant de 70 % à 60 %, créant un manque à gagner. De plus, la tarification à l’acte, qui module les financements en fonction des consultations réalisées, a été pointée comme une autre cause du déficit.
Cette situation financière difficile a un impact direct non seulement sur les employés, mais aussi sur les patients. Pour les 72 professionnels concernés dans les Hauts-de-Seine, la Croix-Rouge a mis en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Ce plan concerne divers métiers, allant des médecins au personnel paramédical, médico-technique, psychologues, éducateurs et gestionnaires.
Quant aux patients, l’association s’efforce de trouver des solutions alternatives pour les rediriger vers d’autres structures, afin de limiter les impacts de cette fermeture et assurer une transition aussi douce que possible.
Si l’avenir reste incertain pour les centres des Hauts-de-Seine, une lueur d’espoir est apparue à Paris. Lors du dernier conseil municipal, un vœu a été adopté pour étudier la possibilité de municipaliser les centres de santé en difficulté. Une initiative qui pourrait, à terme, inspirer les municipalités à l’ouest de la capitale et offrir une solution aux quelque 22 000 patients des centres Croix-Rouge dans les Hauts-de-Seine.
La rédaction
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