La qualité de l’air en Occitanie est stable. Mais à Toulouse, les émanations dues au trafic routier noircissent le tableau. Greenpeace interpelle la municipalité quant à son manque d’ambition concernant la restriction de la circulation.
® Franck Alix« La situation est stable en Occitanie, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, d’autant que le territoire affiche une démographie croissante et donc un trafic routier en constante augmentation. Cependant, le taux de pollution de l’air est toujours trop important. » Les propos de Dominique Tilak, directrice générale d’Atmo Occitanie, résument le bilan effectué par l’observatoire régional de la qualité de l’air, aux vues des dernières mesures enregistrées en 2017.
À Toulouse, plus particulièrement, la quantité de dioxyde d’azote, essentiellement issu des transports (70%) a dépassé la valeur limite annuelle pour la protection de la santé. « Entre 6 200 et 12 600 personnes, ont été exposées à ce polluant dans l’agglomération », précise Dominique Tilak. Ainsi, en Haute-Garonne, l’alerte a été déclenchée sur 15 journées en 2017, soit six de plus que l’année précédente.
Un constat dont s’empare l’ONG Greenpeace pour appeler à la réduction de l’utilisation de la voiture dans les grandes métropoles. En la matière, elle estime que la Ville rose manque d’ambition : « Toulouse n’a toujours pas mis en place sa zone à circulation restreinte, mesure qu’elle a pourtant promis d’étudier en 2015 », note Sarah Fayolle en charge de la question pour Greenpeace France.
Une accusation que réfute François Chollet, l’adjoint au maire en charge du développement durable : « Elle est actuellement à l’étude et nous attendons les résultats en 2019. Notre principale difficulté est de déterminer son emplacement. Nous savons que la pollution est plus importante le long du périphérique et des axes pénétrants mais nous ne pouvons décemment pas réserver l’accès à la rocade à une certaine catégorie de véhicules. »
Autre sujet sensible pour Greenpeace : « le manque d’incitations au changement de comportements ». « Les associations locales avec lesquelles nous avons travaillé nous ont informés de la priorité donnée par la ville au projet de troisième ligne de métro, au détriment d’un partage de l’espace public pour des modes de transports alternatifs à la voiture », détaille Sarah Fayolle. À cela, François Chollet répond par des chiffres : « 30 % des parcours quotidiens domicile-travail sont effectués en transports en commun. Avec l’augmentation de la capacité de la ligne A et la troisième ligne de métro, ce chiffre atteindra 70 %. »
Et d’énumérer les différentes mesures prises pour inciter les Toulousains à choisir d’autres moyens de déplacement que leurs voitures : « Nous avons entre autres développé le stationnement résident payant, nous allons relancer la subvention à l’achat de vélos électriques, et d’ici 2025, nous investirons 3,8 milliards d’euros pour financer les travaux du métro, la construction du téléphérique urbain et le déploiement des lignes de bus Linéos. »
Des initiatives saluées par Greenpeace, mais jugées insuffisantes : « Les municipalités ont aujourd’hui le devoir d’engager la transition vers une mobilité durable. À l’approche des élections municipales de 2020, les responsables de nos villes seront aussi jugés sur leurs actions pour protéger la santé de leurs habitants », prévient Sarah Fayolle.
Commentaires
Erny le 04/10/2024 à 23:43
Une étude montrait il y a quelques années que Toulouse était la ville de France où circulait le plus d'automobiles transportant une seule personne.
Quand on jette un coup d'oeil autour de soi, la situation n'a pas changé. Le covoiturage entre collègues ou voisins n'a pas la côte . La voiture, symbole de liberté et de pouvoir...