Aprรจs une diminution notable des hospitalisations pour cause de Covid-19, la situation sanitaire semble se stabiliser en Occitanie, selon le CHU de Toulouse. Et la campagne de vaccination paraรฎt รฉgalement efficace puisque la prise en charge des plus รขgรฉs est en net recul. Consรฉquenceย : les patients admis pour Covid-19 sont de plus en plus jeunes, et prรฉsentent dรฉsormais des formes graves de la maladie.
3 150 patients atteints du Covid-19 ont รฉtรฉ pris en charge par le CHU de Toulouse en un an, soit depuis le dรฉbut de la pandรฉmie. De maniรจre plus ou moins importante, ils ont occupรฉ les lits du service de rรฉanimation, imposant au centre hospitalier une rรฉorganisation constante, quasi hebdomadaire. Le mois dernier encore, le pic du nombre de malades positifs au coronavirus accueillis au CHU atteignait celui de la premiรจre vague, soit 184 patients. ยซย Depuis, nous redescendons par plateauย ยป, observe Marc Penaud, directeur de l’รฉtablissement. En ce vendredi 19 mars, ce dernier compte toujours 120 personnes hospitalisรฉes dans sa structure, dont 31 en rรฉanimation.
Parallรจlement, le CHU participe ร la campagne de vaccination. Les soignants y ont pratiquรฉ plus de 30 000 injections depuis le dรฉbut de l’opรฉration. Parmi celles-ci, des doses du controversรฉ vaccin AstraZeneca, actuellement mis hors-circuit par les autoritรฉs sanitaires. ยซย Ce qui, finalement, n’a eu que peu d’impact puisque la majoritรฉ des personnes vaccinรฉes l’ont รฉtรฉ avec le produit du laboratoire Pfizerย ยป, prรฉcise Marc Penaud. D’ailleurs, ยซย l’utilisation du produit AstraZeneca ne devrait plus tarder ร รชtre rรฉ-autorisรฉeย ยป, estime Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses au CHU. Ce dernier rappelle qu’il n’existe, ร l’heure actuelle, aucun argument dรฉmontrant qu’il serait moins efficace que les autres vaccins, notamment sur le variant anglais, qui reprรฉsente 83% des tests PCR positifs.
Une nouvelle arme thรฉrapeutique vient รฉgalement de parvenir au CHU de Toulouseย : un traitement en bithรฉrapie par anticorps monoclonaux. Il est administrรฉ, en perfusion, aux sujets positifs au Covid-19, prรฉsentant des risques de dรฉvelopper des formes graves de la maladie.
Ainsi, la campagne de vaccination semble porter ses premiers fruits, puisque de moins en moins de personnes รขgรฉes sont admises au CHU pour cause de Covid-19. Ce qui a pour consรฉquence de rajeunir considรฉrablement le public hospitalisรฉ. ยซย Les patients accueillis lors de cette troisiรจme vague ont en moyenne entre 50 et 60 ans, et font partie de la population activeย ยป, confirme Bรฉatrice Riu-Poulenc, du service rรฉanimation du centre hospitalier. Sans en affirmer le lien probant, elle รฉvoque une possible explicationย : le relรขchement de l’attention quant aux gestes barriรจre. Elle constate รฉgalement de plus en plus de formes sรฉvรจres de la maladie, avec nรฉcessitรฉ d’intubation, sur ces nouveaux profils. Des malades qui ne prรฉsentent aucun signe de comorbiditรฉ.
Du cรดtรฉ du service pรฉdiatrique, on ne relรจve toujours pas de signes d’une quelconque รฉpidรฉmie chez les enfants. Quelques cas positifs, quasi exclusivement du variant anglais, sur des nourrissons mais rien d’inquiรฉtant, affirme-t-on au CHU. En revanche, Isabelle Claudet, responsable des urgences pรฉdiatriques, s’alarme du nombre important d’hospitalisations pour cause de dรฉtresse psychologique liรฉe au restrictions sanitaires. ยซย Nous prenons en charge une vingtaine d’enfants par semaine pour cette raison. Sans compter ceux que nous voyons en ambulatoireย ยป, observe-t-elle. C’est quatre fois plus qu’en temps normal. De jeunes patients qui prรฉsentent essentiellement des troubles de l’alimentation comme l’anorexie. Mais, de plus en plus, ยซย nous hospitalisons des enfants pour des tentatives de suicideย ยป, prรฉcise-t-elle. Des sรฉquelles dont elle est certaine du lien avec les mesures anti-Covid et qui, selon elle, ne sont pas prรชtes de diminuer. Au contraire.
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