Alors que les centres d’esthétique toulousains affichent complet au printemps pour des séances d’UV en cabine, les spécialistes alertent sur les dangers sanitaires de cette pratique, cancérigène et à l’efficacité limitée.
Les beaux jours arrivent et, avec eux, la course au bronzage parfait s’intensifie. À Toulouse, plusieurs centres esthétiques comme “Sun Body” ou “Sun For You” enregistrent un pic de fréquentation de leurs cabines UV, à tel point qu’il est désormais impossible d’obtenir un rendez-vous avant deux semaines. Une tendance qui inquiète.
Pierre Cesarini, directeur délégué de la Sécurité Solaire, association engagée depuis 30 ans dans la prévention des risques liés à la surexposition au soleil, dénonce ainsi fermement cette pratique. « Les UV artificiels sont des rayons cancérigènes à haute intensité. Ils s’additionnent à ceux du soleil, déjà dangereux. » Pour lui, le bronzage en cabine n’est donc pas anodin. « Une séance de temps en temps, à la rigueur. Mais ce n’est pas quelque chose à banaliser. Le problème est qu’on cherche à aller vite. On veut obtenir un résultat en seulement 20 minutes, alors qu’on peut l’atteindre de manière progressive, naturellement et en se protégeant. » précise-t-il.
Pierre Cesarini rappelle également que certains types de peau, notamment les peaux très claires, ne produisent pas suffisamment de mélanine et ne bronzent donc pas réellement : « C’est inefficace et surtout risqué pour ces profils. » Il milite pour l’interdiction totale de ces cabines à usage grand public, estimant que « le risque dépasse largement les bénéfices ». « Cela détruit les cellules, provoque des rides et épaissit l’épiderme artificiellement. C’est une sorte de brûlure contrôlée, qui revient à exposer sa peau à un rayon destructeur », insiste le spécialiste qui met en avant des alternatives comme l’autobronzant qui n’a aucune conséquence irréversible sur la peau.
Malgré tout, le bronzage en cabines UV est devenu un passage obligé pour nombre de clients désireux d’anticiper la saison estivale. Manon Tibautier, 26 ans, assistante de direction, fait partie de ces habitués. « Tous les quinze jours, j’y vais. J’ai besoin d’avoir bonne mine, surtout avant l’été », confie-t-elle. Elle n’hésite d’ailleurs pas à investir une centaine d’euros par mois dans les cabines UV pour atteindre cet objectif.
Et ce, même si elle admet ressentir parfois des effets secondaires : « J’ai déjà eu des rougeurs, des sensations de brûlure. Et quelques petites taches sont apparues, mais je fais attention. » Consciente des alertes médicales, elle n’envisage pas, toutefois, de changer ses habitudes. « J’ai conscience des risques, mais pour l’instant, je continue. C’est un peu une addiction, je crois », admet-elle.
Meïssa Hadjeb
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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