La région Provence-Alpes-Côte d’Azur fait partie de celles qui comptent le plus grand nombre de “plus beaux villages de France“. Le Journal Toulousain vous invite à les découvrir. Aujourd’hui, cap sur le village de Moustiers-Sainte-Marie, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Comment rester de marbre devant le village de Moustiers-Sainte-Marie ? Ce dernier, situé près du lac de Sainte-Croix et des gorges du Verdon, impressionne les visiteurs à bien des égards. Tout d’abord, parce qu’il est niché entre deux grands escarpements rocheux semblant veiller sur le village. Deux géants de pierre qui attirent inévitablement le regard lorsque l’on approche de la commune ou même lorsqu’on s’y promène. Le village en lui-même est aussi remarquable de par, notamment, son ensemble architectural homogène. En effet, les tuiles et façades de ses maisons typiquement provençales arborent les mêmes tons pastels. Seuls les couleurs des volets varient, n’ajoutant que davantage de charme à cette commune de 700 âmes classée parmi les plus beaux villages de France depuis 1983.
En vous promenant dans ses ruelles animées, vous serez aussi agréablement surpris de découvrir ses nombreuses échoppes d’artistes et artisans d’art. Il faut dire que Moustiers-Sainte-Marie est réputée pour sa production de faïence. C’est à la fin du XVIIe siècle qu’elle voit le jour grâce à Pierre Clérissy, le premier à installer sa fabrique dans le village. Ensuite, durant deux siècles l’activité ne cessera pas. Jusqu’à ce que la mode de la porcelaine et de la faïence anglaise vienne y mettre un terme.
Mais, heureusement, Marcel Provence, un défenseur de la langue et de la culture provençales, rallumera un four du village en 1927 afin de redonner ses lettres de noblesse à la capitale de la faïence. Une histoire qui vous sera racontée au musée éponyme, une étape incontournable de la visite de Moustiers-Sainte-Marie. Là-bas, vous pourrez entre autres admirer des pièces historiques, dont la première signée de Pierre Clérissy dans la commune.
À ne pas manquer, non plus, la chapelle Notre-Dame de Beauvoir qui est connue pour ses “suscitations”. En effet, au XVIIe siècle, des enfants mort-nés y reprenaient vie, le temps de leur baptême pour gagner le ciel. Construite entre le XIIe et le XVIe siècle, la chapelle domine le village depuis sa position entre les deux falaises. Et pour la visiter, vous devrez donc grimper pas moins de 262 marches. En tout, 15 à 20 minutes d’ascension vous attendent. Sur votre chemin, vous pourrez trouver les 14 stations du Chemin de Croix ornées de carreaux de faïence. Profitez-en aussi, pour admirer le village vu d’en haut.
Avant ou après votre visite de la chapelle, n’hésitez pas à pousser les portes de l’église paroissiale surplombée par un magnifique clocher lombard de 22 mètres de hauteur et daté du XIIe siècle. Dans la nef romane, vous pourrez contempler un sarcophage du IVe siècle en marbre blanc qui représente le passage de la Mer rouge. Au fil de votre balade dans le village où les senteurs provençales viendront chatouiller vos narines, vous pourrez aussi observer les remparts de la commune, ses fontaines d’eau potable ou ses lavoirs qui peuplent ses placettes.
Evidemment, si vous connaissez bien Moustiers-Sainte-Marie, vous savez qu’il manque un détail, qui n’en est pas un, à cette description du village : l’étoile. Une étoile suspendue entre les deux falaises se tient effectivement juste au-dessus du village. Ce qui lui confère des airs de crèche provençale. D’après la légende, cette étoile serait un ex-voto dédié à la Vierge Marie, installé selon le vœu du chevalier Blacas. Ce dernier, parti en Croisade, aurait été fait prisonnier par les Sarrasins en 1210. De retour dans son village, il aurait placé une étoile au-dessus de Moustiers-Sainte-Marie pour remercier Marie d’être rentré.
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