En 2023, les parents de la crèche Sainte-Lucie à Toulouse ouverte H24 ont appris que les horaires atypiques allaient disparaître. Cette annonce crée ainsi l’incompréhension chez certains parents qui voient la garde de leurs enfants perturbée dès le mois de septembre prochain.
Nouvelle mobilisation dans la Ville rose. Cette fois-ci, cela concerne les horaires atypiques de la crèche Sainte-Lucie, dans le quartier Fer à Cheval, à Toulouse. Elle propose, depuis des années, une ouverture 24 heures sur 24, six jours par semaine, faisant d’elle, un des rares établissements, si ce n’est le seul de la Ville rose à proposer des gardes de nuit aux parents aux emplois du temps chargés et décalés. Cette particularité, la crèche la doit notamment à sa proximité directe avec un centre maternel. Cela leur permet alors de mutualiser les ressources humaines et matérielles. Elle assure alors un accueil de 6h à 21h, et va plus loin, en proposant également une garde pour un maximum de cinq enfants de 21h à 6h. Mais cela ne durera pas indéfiniment…
En juin, le centre maternel va déménager dans le quartier de Lardenne à Toulouse, en raison du vieillissement des locaux. Cela aura alors un impact sur la gestion de la crèche, actuellement sous la tutelle du Centre communal d’action sociale (CCAS), qui passera ensuite sous l’égide de la municipalité dès la rentrée de septembre. Cette transition marquera ainsi la fin de l’accueil en horaires atypiques. Laurence Katzenmayer, élue en charge des crèches à la Mairie de Toulouse, explique alors : « Son fonctionnement H24 entraîne des coûts financiers plus élevés qu’une crèche classique. Elle fonctionnait alors avec des subventions du Conseil départemental de la Haute-Garonne pour compléter les frais du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS). » Maintenant que le centre maternel déménage, les locaux se libèrent, laissant la place au projet de la municipalité toulousaine.
Cependant, la Ville de Toulouse a revu l’organisation de la crèche Sainte-Lucie et les horaires atypiques vont alors disparaître dès le mois de septembre prochain, l’élue explique : « Sur l’ensemble des familles, un certain nombre n’utilise pas les horaires atypiques. Le premier enfant arrive généralement à 6h30. Il n’y a que 7 enfants et ce n’est pas tous les jours. Le dernier enfant part après 18h30, au plus tard à 21h, et il n’y a qu’un seul enfant qui utilise les horaires de nuit à la crèche Sainte-Lucie. Nous ne pouvons pas maintenir une crèche ouverte pour un seul enfant. »
Cette décision laisse certains parents dans l’embarras. Guilhem Tricheux et sa femme, tous deux sapeurs-pompiers, comprennent la difficulté de maintenir les gardes de nuit, mais ils soulignent le besoin des horaires atypiques qu’ont la plupart des parents, pour garder leurs enfants : « Nous défendons le 6h-21h surtout. Comment faire lorsque les parents ont des horaires qui ne correspondent pas avec ceux de la crèche ? Pour les parents seuls, c’est difficile. Parmi nous, il y a une caissière de supermarché. Elle termine tard et arrive difficilement à récupérer son enfant avant 21h. Comment pourrait-elle faire autrement ? »
Ils se sont alors tournés vers la Mairie de Toulouse en quête de solutions alternatives. La Ville évoque alors le dispositif “Pop’ in” de l’association l’Enfanfare comme une alternative à domicile pour la garde des enfants. Cependant, des inquiétudes subsistent quant à la capacité de cette association à absorber cette demande supplémentaire, d’autant plus que ses ressources sont déjà mises à rude épreuve.
Guilhem Tricheux explique : « Ce service ne pourra pas fonctionner pour la plupart d’entre nous pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’une association, nous le savons, ce n’est pas une solution pérenne. Ensuite, l’Enfanfare ne vient que pour des gardes de 3h minimum et nous ne pouvons pas être à domicile. Ils ne font pas d’assistance. Sauf que la plupart des parents ont besoin d’une garde des enfants pour une durée moyenne d’une à deux heures le matin ou le soir car nous commençons plus tôt ou finissons plus tard. »
De plus, les parents craignent également que le service soit instable, comme l’indique le sapeur-pompier : « Si nous prévoyons une garde et que finalement, l’intervenant de “Pop’in” a un contre-temps, comment on fait ? Nous ne pourrons pas aller au travail… » Un argument auquel l’élue répond : « C’est ce que vivent tous les parents qui n’ont pas d’assistante maternelle. En cas de maladie de cette dernière, ils n’ont pas de solution de repli. Pourtant, les assistantes maternelles sont les modes de garde les plus utilisés en France. »
Si les horaires atypiques disparaissent, la crèche Sainte-Lucie continuera d’accueillir des enfants à Toulouse. Laurence Katzenmayer détaille alors ce qui est prévu : « Nous prévoyons de laisser la crèche en place avec une capacité de 40 berceaux au lieu des 60 actuels, tout en créant, par exemple, un tiers-lieu. Nous avons lancé un appel d’offres pour mettre en place des horaires de 6h30 à 7h30 et de 18h30 à 19h. En plus, nous récupérons cette crèche, ainsi que le personnel qui souhaite rester, tandis que d’autres partiront avec le centre maternel. » L’appel d’offres est donc lancé. La Mairie de Toulouse assure qu’elle communiquera en temps et en heure toutes les informations nécessaires quant au projet exact qui prendra place dès le mois de septembre à la crèche Sainte-Lucie.
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