D’après une étude de l’Union nationale des aménageurs, la métropole de Toulouse aurait besoin de près de 10 000 nouveaux logements par an d’ici 2030. Les détails.
Quels sont les besoins précis en logements en ex-Midi-Pyrénées ? C’est la question que s’est posée l’Union nationale des aménageurs (UNAM) à l’heure où le secteur de l’immobilier subit de plein fouet une crise. Avec l’École supérieure des professions immobilières (ESPI), l’UNAM a ainsi mené une étude sur les besoins en logement du territoire. Et les chiffres sont conséquents. En ex-Midi-Pyrénées, il faudrait de 26 335, scénario minimum, à 28 137, scénario maximum, logements supplémentaires par an à l’horizon 2030. Et de 8 726 à 9 931 sur la métropole de Toulouse. Ce qui représenterait 16% de besoins en plus sur la région par rapport à 2022 et 23,1% sur l’agglomération toulousaine. « C’est considérable », estime François Rieussec, le président national de l’UNAM.
D’importants besoins liés principalement à la croissance démographique. Cette dernière est effectivement le facteur le plus important de la hausse du besoin en logements en ex-Midi-Pyrénées (31,5%) et dans la métropole de la Ville rose (58,1%). L’ancienne région accueillerait ainsi 8 162 habitants de plus d’ici 2030 et l’agglomération toulousaine, 5 432. « La pression est concentrée sur la métropole », relève le président national de l’UNAM. Outre la croissance démographique, il faut également prendre en compte le desserrement des ménages, c’est-à-dire la baisse du nombre de personnes par foyer liée entre autres aux séparations ou au départ des enfants. Cela représente 7 918 logements de plus nécessaires par an sur la région et 1 404 sur l’agglomération toulousaine.
À cela s’ajoute le besoin en résidences secondaires qui se concentre en zone touristique. Il s’élève à 2 174 par an d’ici 2030 en Midi-Pyrénées et 757 dans la métropole. Le besoin englobe par ailleurs les logements vacants. Il en faudrait 2 436 de plus par an dans l’ex-région et 445 au sein de l’agglomération toulousaine. « Un logement est donné comme vacant quand, au 1er janvier, il est vide. Mais il peut être occupé le 15 février. Cela ne veut pas dire que le logement est vacant en permanence », souligne François Rieussec avant de préciser « qu’il faut environ 4% de logements vacants en permanence pour qu’il y ait une certaine fluidité du marché ». Enfin, il y a un besoin de 1 460 logements pour l’ex-région et 365 pour la métropole dans le cadre du renouvellement du parc.
Si, pour répondre au besoin, des structures sont démolies et des friches récupérées, « une certaine extension est nécessaire », déclare le président qui estime que les logements vacants ne sont pas une solution car « ils ne se trouvent pas là où il y a un besoin ». Mais avec l’objectif Zéro artificialisation nette (ZAN) qui prévoit une réduction de 50% l’artificialisation des sols d’ici 2031, ce besoin d’extension est forcément mis à mal. En effet, seulement 43% du besoin en logements sera couvert par le foncier restant disponible en Midi-Pyrénées et 40% à Toulouse. Et ce, alors même que le taux d’artificialisation s’élevait à 0,49% dans la région et 3,90% sur l’agglomération de 2009 à 2022. « On a pris un marteau-piqueur pour enfoncer un clou », déplore François Rieussec.
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