« On ne compte pas s’arrêter là ». A Tisséo, les négociations sont au point mort et la grève perdure
Le conflit s’enlise entre la direction de Tisséo et l’intersyndicale à Toulouse et la grève perdure. Des perturbations sur le réseau de transports en commun s’enchainent depuis maintenant deux semaines. Une situation amenée à durer puisque les syndicats ont la ferme intention de durcir le mouvement.

Le torchon brûle toujours entre l’intersyndicale de la société de transports en commun Tisséo et sa direction. Un conflit lié aux salaires qui dure depuis près de deux mois, et qui est amené à durer. En effet, Stéphane Chapuis, secrétaire général CGT à Tisséo annonce deux “journées noires” pour ces jeudi 8 et vendredi 9 juin. « On en appelle à tous les salariés, de tous les services de l’entreprise. Nous visons zéro bus, zéro tramway et zéro métro pour ces deux journées-là », détaille ce dernier. Depuis le début de la semaine, des perturbations sont déjà présentes sur le réseau Tisséo, mais cela devrait aller crescendo en cette fin de semaine.
Des négociations au “point mort”
Après l’échec des premières négociations, c’est le statu quo. Tisséo maintient son augmentation des salaires de 2,8% au 1er juillet, comme l’annonçait Serge Jop, président de Tisséo Voyageurs au Journal Toulousain. De leur côté, les syndicats demandent l’application de la “clause de sauvegarde”, à savoir l’indexation des salaires sur l’inflation, qui était active les années précédentes. Les grèves de la semaine dernière n’ont pas fait avancer les choses. « Les négociations sont au point mort, je ne sais même pas s’il y a encore une direction. Cela ne les affole pas qu’il n’y ait presque plus de transports », lâche Stéphane Chapuis.
En ce début de semaine, des filtrages ont été effectués dans les dépôts de bus, ce qui a perturbé le trafic de certaines lignes. « Lors de ces derniers, nous avons informé les salariés, distribué des tracts et essayé de les convaincre de faire grève jeudi et vendredi », explique le secrétaire général CGT à Tisséo. Et si certaines lignes de bus n’ont pas fonctionné ces derniers jours, ce serait la faute de la direction selon Stéphane Chapuis. « Elle met volontairement certaines lignes à l’arrêt pour retourner l’opinion publique contre nous », accuse-t-il. Contactée, la société de transports Tisséo n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet ni communiquer sur la situation actuelle.
Impact quotidien
Tisséo estime à environ 600 000 voyageurs quotidiens sur le réseau de la métropole ; 600 000 usagers qui voient leur offre de transport se dégrader ces derniers jours. « Nous, on ne veut pas les déranger. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux nous soutiennent dans notre démarche », avance Stéphane Chapuis. En effet l’opinion publique est partagée, certains fustigent le manque actuel de services : « Comment peut-on faire pour se faire rembourser les cinq jours perdus sur l’abonnement ? » écrit une internaute sur Twitter. « Vraiment Tisséo est en train de me rendre dingue. On est des clowns en fait ? » écrit un autre. Et d’autres apportent leur soutien aux revendications de l’intersyndicale : « Soutien aux salariés de Tisseo, force a eux pour se faire entendre dans une période où tout le monde fait grève », peut-on lire sur le réseau social. « On va encore galérer, mais je les comprends et je les soutiens », déclare une internaute.
Quelle suite les syndicats vont-ils donner à leur mouvement ? Pour l’instant, l’intersyndicale affirme que sa porte est « ouverte » pour discuter et négocier à nouveau, mais affirme qu’elle ne compte pas s’arrêter là. « Nous durcirons sûrement le mouvement si nous n’obtenons pas gain de cause. Nous continuerons cet été, voire à la rentrée, à l’aube de la Coupe du Monde de Rugby », envisage Stéphane Chapuis.
Florian LEFEBVRE
Commentaires