Matthieu Pavon, golfeur professionnel français, se confie sur son quotidien, rythmé par sa passion pour le golf, ses voyages incessants sur les circuits internationaux, et ses moments de détente bien mérités. À 31 ans, il nous livre un aperçu de sa vie en dehors des terrains de golf.
Pour Matthieu Pavon, chaque journée débute entre 7h et 8h du matin. Une fois levé, il jongle entre ses sessions d’entraînement et les moments passés avec son fils de deux ans. « Puis, je varie, soit j’enchaîne avec une séance de sport le matin, soit l’après-midi », explique-t-il. Son entraînement au golf est rigoureux : une ou deux séances de pratique par jour, mettant l’accent sur le long jeu et le putting, accompagnées d’une séance d’une heure avec son coach. L’après-midi est souvent réservé à jouer sur le terrain, parcourant entre 9 et 18 trous pour se confronter aux diverses situations de jeu, une expérience qu’il considère comme très formative.
Pour le sportif, le golf est bien plus qu’une simple passion, c’est une vocation qui a débuté dès son plus jeune âge. Après avoir commencé ce sport en club à l’âge de 12 ans, il a rapidement embrassé l’aspect individuel de la discipline, où la performance dépend uniquement de sa propre discipline et de ses efforts. À 21 ans, il franchit le cap professionnel et depuis, il gravit les échelons avec détermination.
Cette carrière, il la doit notamment à sa mère, Béatrice Deler-Pavon, professeure de golf. « J’ai d’abord suivi les pas de mon père, Michel Pavon, footballeur et entraîneur formé au TFC. Mais j’ai toujours été à proximité d’un terrain de golf. Quand j’étais très jeune, ma maman m’emmenait dans la poussette sur les parcours, ça a dû grandir en moi. Mes grands-parents jouaient aussi au golf. Du coup, j’ai passé beaucoup de temps à taper les balles durant les vacances. »
Il passe alors un « deal » avec ses parents : avant de se lancer dans une carrière professionnelle, il doit absolument avoir son baccalauréat. « Quand j’ai obtenu mon bac S, j’ai monté un projet avec mes parents pour aller aux USA. Ce voyage, fait quand j’avais 17 ans, a alors confirmé ma passion et mon envie de devenir professionnel. » Fort heureusement d’ailleurs, sinon le golfeur n’aurait pas su se décider sur sa carrière : « Il y a beaucoup de choses que j’aurais aimé faire. Pilote d’avions de chasse, ingénieur du son, kinésithérapeute ou ostéopathe sportif… J’aurais du mal à choisir », sourit Matthieu Pavon.
Né à Toulouse, Matthieu Pavon réside principalement en Andorre depuis plusieurs années, basé du côté de Puigcerdà pour ses entraînements. Cependant, en raison de son calendrier chargé sur le circuit américain, il ne passe que peu de temps chez lui avant l’été, jonglant entre les compétitions et les entraînements à travers le monde. Il raconte : « En ce moment, je vagabonde d’Airbnb en Airbnb. Mon fils de deux ans et ma femme restent parfois avec moi pendant 6 semaines avant de repartir à la maison pendant 5 semaines. Cela se fait selon le calendrier. »
Sa femme, restauratrice, le suit depuis le lycée, elle connaît donc bien le sport et le soutient « quoi qu’il en coûte ». « Nous avons réussi à nous habituer à ce rythme. Elle sait que j’ai en moyenne 25 à 30 compétitions par an ce qui correspond presque à une compétition par semaine. Plus les semaines d’entraînement, ça ne s’arrête jamais vraiment. Sauf pendant les quelques jours de vacances que j’arrive à prendre chaque année. »
Malgré son emploi du temps très chargé, Matthieu Pavon nourrit de nombreuses passions, en dehors du golf. C’est un grand amateur notamment de ski, de VTT, de randonnée et de paddle. Il apprécie également de passer du temps avec ses amis, partager de bons repas en famille et suivre assidûment d’autres sports à la télévision. « J’ai du mal à rester en place. Quand j’ai fini ma journée, j’ai l’impression d’avoir fait quelque chose de bien pour moi et la pratique pour le golf », avoue-t-il, soulignant son besoin constant de bouger et d’être actif.
Par ailleurs, il aime aussi écouter de la musique durant son temps libre. « J’écoute vraiment beaucoup de musique. » Rap US ou encore électro, le golfeur apprécie la musique rythmique et un DJ set de temps à autre.
Malgré ses succès récents, dont sa victoire historique sur le circuit PGA, Matthieu Pavon reste humble quant à ses objectifs futurs dans le golf. « Les limites qu’on a sont celles qu’on se fixe », affirme-t-il, soulignant l’importance de l’entraînement et de la discipline pour atteindre ses objectifs.
Pour autant, il a réalisé de nombreux exploits cette année. En effet, début 2024, le Toulousain de naissance était à la 24e place du classement mondial. « Il reste un peu de place pour gravir les échelons », observe-t-il. Il a fait récemment des débuts fracassants sur le parcours du Masters Augusta. Une des compétitions mondiales qu’il rêvait de faire depuis longtemps. « Seulement 70 à 80 joueurs y sont sélectionnés, soit les meilleurs des meilleurs », précise le golfeur. Celle-ci fait ainsi partie des quatre grands tournois majeurs : US Open, British Open, PGA Championship et, donc, le Masters Augusta.
Du 11 au 14 avril dernier, Matthieu Pavon s’est magistralement illustré lors du Masters Augusta, atteignant la 12e place de la compétition, pour son premier essai. Il réalise ainsi le meilleur résultat d’un Français sur le tournoi. Il est désormais 22e du classement mondial.
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