Ce samedi 24 février, Jean-Luc Moudenc a annoncé porter plainte après avoir constaté l’occupation illégale du gymnase municipal de Saint-Sernin à Toulouse. Cette action pourrait avoir une incidence sur le retour des élèves après les vacances d’hiver.
Jean-Luc Moudenc a lancé l’alerte sur les réseaux sociaux : il a décidé de porter plainte contre l’occupation illégale d’un gymnase à Toulouse. En effet, depuis ce samedi 24 février à midi, une centaine de personnes ont investi le gymnase municipal de Saint-Sernin à Toulouse, non loin de la basilique, selon le maire de la ville.
Cette nouvelle occupation fait suite à l’évacuation du bâtiment “4R3” de l’Université Paul Sabatier, qui a eu lieu le vendredi 23 février. Le site accueillait des familles depuis plus d’un an et demi. Certains auraient été pris en charge par le Conseil départemental de la Haute-Garonne, d’autres par la préfecture. Mais certains auraient ainsi trouvé refuge dans le gymnase. Seulement, leur présence fait débat. Jean-Luc Moudenc explique alors la situation : « Cette occupation porte atteinte à un service public essentiel au quartier, utile aux clubs sportifs comme à de nombreux élèves des établissements scolaires des alentours. Cela à deux jours de la rentrée scolaire ! »
Face à cette situation, le maire de la Ville a annoncé qu’il a immédiatement ordonné à ses services de prendre les mesures nécessaires pour engager une action en justice en vue d’obtenir l’autorisation d’évacuer le gymnase occupé. Parallèlement, une plainte a été déposée afin de faire valoir les droits de la municipalité dans cette affaire. L’objectif étant désormais de réduire les perturbations pour les élèves du lycée qui utilisent le gymnase pour leurs cours d’éducation physique.
Du côté des occupants, ces derniers ont pris la parole à travers un communiqué relayé sur les réseaux sociaux. Ces personnes ne sont autres que les migrants du collectif AutonoMIE, expulsés de l’université Paul Sabatier. Ils décrivent alors leur situation : « Nous avons été mis à la rue par le DDAEOMI (structure d’évaluation du Conseil départemental) suite à des évaluations subjectives, superficielles et aléatoires. » Ils ont en premier lieu lancé des recours auprès du juge des enfants afin de se faire reconnaître comme « mineurs », mais ces démarches peuvent prendre du temps, comme ils l’expliquent. « Pendant ce temps, nous sommes laissés sans aucune solution », déplorent-ils.
De son côté, le Conseil départemental de la Haute-Garonne explique la procédure des évaluations :
« Les jeunes migrants arrivant sur le territoire en se déclarant mineurs sont pris en charge de manière inconditionnelle par le DDAEOMI, structure créée par le Département en 2016. Ils font l’objet d’une évaluation qui dure en moyenne 28 jours et qui est menée par une équipe pluridisciplinaire médico-sociale. Chaque jeune fait l’objet d’un bilan scolaire, d’un bilan de santé et d’un suivi psychologique, éducatif et social. Pendant ce temps d’évaluation, les jeunes accueillis sont logés au centre du DDAEOMI (124 places), dans les mêmes conditions que dans une Maison d’enfants à caractère sociale (MECS), qui visent à encadrer et à protéger les mineurs pris en charge. Le résultat de l’évaluation est transmis au Procureur de la République qui, lui, prend une décision de minorité ou de majorité. Ce n’est donc en aucun cas le DDAEOMI ou le Département qui décide si un jeune est majeur ou mineur, mais la Justice. »
Finalement, le vendredi 23 février, les forces de l’ordre ont expulsés du bâtiment de l’Université Paul Sabatier qu’ils occupaient depuis plus d’un an et demi. Ils racontent : « En plein hiver, sous la pluie, la police nous a mis dehors sans aucune proposition de relogement malgré les promesses répétées de la présidente de la fac […] Nous avons donc décider de réquisitionner le gymnase Saint-Sernin. » Les occupants demandent alors aux autorités compétentes de leur trouver une solution « de logement collective et pérenne avec une prise en charge complète. »
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