Ce lundi 18 décembre, les associations opposées au projet de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres ont quitté le comité de suivi du chantier. La réunion se déroulait à la préfecture de la Haute-Garonne en présence du préfet du Tarn et de la société Atosca. Seulement, les services de l’État ont refusé de laisser entrer l’ATTAC et le GNSA.
Ce lundi 18 décembre se tenait la deuxième réunion du comité de suivi des engagements de l’État concernant l’autoroute A69, qui relie Castres à Toulouse. Le préfet de la région Occitanie, Pierre-André Durand, a dirigé la séance en présence du préfet du Tarn, Michel Vilbois. Les associations opposées au projet ainsi que le concessionnaire, Atosca, étaient présents. Seulement, la réunion s’est avérée plus tendue que prévue au point que les associations ont quitté la table.
Invitées, les associations ont tenu à être présentes à ce deuxième comité de suivi du chantier de l’A69. Mais quelques jours plus tôt, celles-ci ont appris que l’ATTAC et le GNSA, engagés dans la lutte contre le projet autoroutier ne sont pas autorisés à entrer. La Voie Est Libre explique la raison avancée par les services de l’État : « Ces deux organisations ont déclaré la manifestation du samedi 9 décembre dernier et sont donc tenues pour responsables des faits faisant l’objet de la plainte d’Atosca. » L’association ajoute : « C’est évidemment un scandale car la préfecture n’a pas à juger de cela, c’est au tribunal. »
Les opposants au projet ont ainsi critiqué cette éviction, soulignant des incohérences, notamment la présence d’Atosca malgré des plaintes pénales à son encontre. Le GNSA et l’ATTAC sont ainsi restés devant les portes de la préfecture et les autres organisations (LVEL, NEO, UPNET, FNE, LSB, mairie Teulat) sont entrées. « Nous avons laissé introduire le préfet puis nous avons interrompu la réunion en l’interpellant sur le scandale de cette éviction illégitime, antidémocratique, arbitraire et grave sur l’atteinte aux libertés de manifestation. » Le collectif a ensuite quitté la réunion en signe de protestation.
Une fois les opposants sortis, les représentants de l’État et la société Atosca ont poursuivi leur réunion. Le concessionnaire a alors présenté l’avancement du chantier, confirmant le respect du calendrier et des engagements pris lors de la Déclaration d’Utilité Publique de 2018. Atosca a expliqué avoir mis en place des solutions « d’évitement, de réduction et de compensation des impacts, pour les travaux réalisés à ce jour » : déboisements, préparation des plateformes, terrassements, construction des ouvrages d’art, fouilles archéologiques, mise en défens environnemental, déviations de réseaux.
Durant la réunion, le préfet a tenu à « réaffirmer son rôle » dans le contrôle des prescriptions environnementales délivrées en mars 2023. Il détaille ensuite : « Des non-conformités ont pu être constatées et certaines d’entre elles ont donné lieu à des mises en demeure. Le concessionnaire en a pris acte et a pris l’engagement de renforcer son système de suivi et de contrôle interne. » Le représentant de l’État conclut : « Toutes les sensibilités sont légitimes, chacun étant en mesure de faire valoir son point de vue dans les différentes instances de suivi et de dialogue avec le territoire. Des désaccords peuvent s’exprimer par la voie contentieuse ou par la voie de la manifestation légalement déclarée, toujours dans le respect de l’État de droit. »
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