Investie par le festival du Nouveau Printemps, l’artiste toulousaine Meryem-Bahia Arfaoui a réalisé une série de portraits sonores dans le quartier d’Arnaud-Bernard. Portrait d’un profil aussi atypique qu’engagé.
Après des études de sciences politiques et en droit, Meryem-Bahia Arfaoui se tourne vers la production audiovisuelle, qu’elle considère comme un moyen d’archiver les mémoires et de transmettre les récits oubliés. Lauréate d’un grand prix du jury du concours ARTE en 2021, l’artiste de 35 ans est invitée par le festival Le Nouveau Printemps (23 mai au 22 juin). Pour cette édition, elle imagine un projet autour d’un des quartiers qui a forgé son enfance : Arnaud-Bernard.
“Au départ, je voulais faire un documentaire sonore pour retracer l’histoire du quartier. Très rapidement, je me suis demandée comment j’allais faire exister le son dans l’espace”. À ce moment-là, le festival lui propose de travailler en compagnie d’élèves UPAA (Unité Pédagogique pour élèves Allophones Arrivants) de l’école élémentaire publique Nord, et des lycéens de terminale en spécialité Arts Plastiques du Lycée Saint-Sernin.
“Les élèves allophones ont commencé par s’asseoir dans le quartier les yeux fermés. Ensuite, ils ont dessiné ce qu’ils entendaient sur une feuille”, en parallèle, Meryem-Bahia remarque de nombreuses cavités dans les murs d’Arnaud-Bernard. Là était le rôle des lycéens : réaliser des sculptures en résine adaptées à ces “imperfections” urbaines. “Ensuite, les deux classes se sont rencontrées. Les dessins ont alors été moulés dans la résine, suite à quoi nous avons pu installer ces œuvres aux quatre coins du quartier”, avance-t-elle.
“Je suis très heureuse du résultat final, puisqu’il concorde en tous points avec mon envie initiale. Je voulais réaliser quelque chose de pérenne, et qui puisse exister dans l’espace public sans avoir besoin de quelconque accord. C’est mission réussie”, se satisfait-elle. Après avoir réalisé courts-métrages et documentaires, Meryem continue de questionner la transformation urbaine et de donner voix à celles et ceux que l’on entend pas à travers l’art.
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