Le projet d’expérimentation de taxis volants sur la Seine pendant les JO de Paris 2024 ne passe pas auprès de certains maires du Val-de-Marne. Ils s’inquiètent des nuisances sonores pour les habitants, d’un impact sur la sécurité routière et également d’une pérennisation des taxis volants qui « constituerait un signal désastreux pour les usagers des transports ».
Ils sont vent debout contre ce projet d’expérimentation. Le groupe Aéroport de Paris (ADP) souhaite tester des taxis volants électriques, conçus par Volocopter, sur la Seine pendant les Jeux olympiques (JO) de Paris 2024. Dans le cadre de cette expérimentation, un vertiport sera créé quai d’Austerlitz et plusieurs lignes, dont une entre le quai d’Austerlitz et l’héliport d’Issy-les-Moulineaux, seront exploitées de mai à décembre 2024. Ce qui ne passe pas auprès de certains élus franciliens, dont le maire d’Ivry-sur-Seine, Philippe Bouyssou, celui du Kremlin-Bicêtre, Jean-Luc Laurent, et la maire de Gentilly, Patricia Tordjman.
« Nous apprenons que cette liaison doit survoler, dans Paris, la Seine puis le boulevard périphérique à cheval sur les communes de Paris, Ivry-sur-Seine, Le Kremlin-Bicêtre, Gentilly, Montrouge, Malakoff, Vanves et Issy-les-Moulineaux. Aucune des communes de banlieue traversée n’a été informée préalablement de ce projet et toutes sont exclues du périmètre géographique de l’enquête publique. C’est inacceptable ! », dénoncent, dans un communiqué de presse, les élus qui se disent « stupéfaits et inquiets ». « Comment un tel projet peut être mené sans tous les maires des communes survolées ? », se demandent-ils.
Si les élus ne se disent pas « opposés par principe à cette technologie », ils restent « dubitatifs que cette première mondiale se déroule dans une des zones les plus denses du pays ». Ils craignent d’ailleurs des nuisances sonores. « L’exposition des populations et du milieu naturel à des bruits supplémentaires s’avère difficilement acceptable. Nous constatons en effet qu’une bande de 110 mètres de large sera exposée, au sol, à 60/65 décibels à chaque passage d’aéronef, malgré une altitude de 150 mètres de l’engin. Si l’on peut admettre que ce bruit sera couvert par le tarif routier en journée, nous doutons que cela se vérifie le dimanche et au mois d’août », estiment-ils.
En plus « de l’impact des survols sur la sécurité routière », ils craignent une « pérennisation de ces taxis volants ». Pour eux, cela « constituerait un signal désastreux pour les usagers des transports ». « Alors que les conditions de transports en commun se dégradent d’année en année, favoriser les mobilités individuelles coûteuses est incompréhensible. Au tarif de 110 euros le trajet, ces taxis volants symbolisent une forme de séparatisme social que nous refusons », soulignent les maires qui indiquent qu’ils déposeront « des contributions pour que le projet soit abandonné au profit d’investissements utiles au plus grand nombre et non à quelques-uns ».
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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