Stéphane Troussel, le président de la Seine-Saint-Denis, demande « un choc d’égalité » pour l’école publique dans son département. Il réclame notamment plus de moyens financiers au gouvernement.
« La Seine-Saint-Denis est en pleine mutation. Nous nous trouvons à un tournant, avec dix années de transformations en perspective. Cependant, un constat amer persiste : rien ne change pour l’École publique », regrette, dans un communiqué, Stéphane Troussel. Le président du Département de la Seine-Saint-Denis se fait ainsi « l’écho de la colère » des enseignants et personnels de l’Éducation nationale qui se mobilisent pour demander plus de moyens depuis la fin du mois de février.
« Les enseignants sont épuisés et leur métier n’est pas suffisamment valorisé. Les absences non remplacées se multiplient : seul un enseignant sur deux serait remplacé dans le secondaire en Seine-Saint-Denis, contre 78% à l’échelle national », note Stéphane Troussel qui « refuse que les ressources allouées par l’Éducation nationale aux établissements en éducation prioritaire en Seine-Saint-Denis soient parfois inférieures à ceux des établissements des quartiers favorisés de Paris ».
Ainsi, au lieu d’un “choc des savoirs”, il demande à la ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Nicole Belloubet, « un choc d’égalité ». « Nous ne voulons ni des groupes de niveaux qui trient les élèves ni du gadget de l’uniforme. Nous attendons un plan d’urgence concernant les moyens d’enseignement et de vie scolaire. Nous espérons de vous que vous remettiez l’école publique, garante de l’égalité, au cœur des priorités de votre gouvernement », souhaite Stéphane Troussel.
De son côté, « la Seine-Saint-Denis figure parmi les cinq départements qui investissent le plus dans les collèges », d’après le président de la collectivité. « D’ici 2030, nous consacrerons un milliard d’euros à la rénovation ou à la construction de 44 établissements », informe Stéphane Troussel qui tient toutefois, dans son communiqué, à souligner que « la maintenance d’un patrimoine scolaire d’ampleur est un défi quotidien qui demande plus de moyens ».
Il estime d’ailleurs que le gouvernement « a une dette de 240 millions d’euros envers la Seine-Saint-Denis ». « Actuellement, l’État ne compense nos investissements dans le bâti des collèges qu’à hauteur de 8,8 %, bien en deçà de la moyenne nationale qui est de 15%. Pour combler ce retard et bénéficier d’un traitement équitable, nous demandons une compensation sur nos investissements, soit 40 millions d’euros par an jusqu’en 2030 », réclame l’élu.
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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