Le gouvernement a annoncé mettre fin au projet de création du Musée-mémorial du Terrorisme à Suresnes. Une décision qui ne passe pas auprès des associations de victimes.
« Nous allons continuer à nous battre », annonce, dans un communiqué, la mission de préfiguration du Musée-mémorial du terrorisme. Cette dernière vient d’apprendre « la décision du gouvernement de mettre fin au projet présidentiel de création du Musée-mémorial du Terrorisme qui devait ouvrir à Suresnes en 2027 ». Pour rappel, en 2018, Emmanuel Macron avait annoncé la création de ce lieu dédié aux victimes des attentats.
Comme l’indique la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), celui-ci avait pour vocation d’être un lieu d’hommage et de recueillement, un musée d’histoire et de société et un lieu de transmission. Il devait s’installer sur le site de l’ancienne école de plein air de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, et être inauguré le 11 mars 2027, date de la journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme. Mais cela ne se fera pas.
« Cette décision a été prise unilatéralement, sans aucune consultation des responsables du projet, sans rien connaître de son avancement et sans avertir les associations de victimes du terrorisme, impliquées depuis plusieurs années dans la création de ce lieu de mémoire et d’histoire », déplore la mission de préfiguration avant de dénoncer « l’absurdité de l’arrêt du projet tel qu’il a été façonné depuis 6 ans ».
Ces dernières n’ont d’ailleurs pas tardé à réagir. Ainsi, la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs se dit « consternée par la décision du gouvernement ». De son côté, l’Association victimes attentats (AVA) « exprime sa profonde indignation » face à celle-ci. Et pour l’association française des victimes de terrorisme (AFVT), « une telle décision est une épreuve de plus imposée à toutes les victimes de terrorisme ».
« Nous formons le vœu que cette décision officiellement motivée pour des raisons d’économie soit reconsidérée et que soit pris en compte la grande déception des victimes qui voyaient en ce lieu, une volonté politique de leur donner la place qu’elles méritent », ajoute l’AVFT. C’est pourquoi l’AVA appelle « à une mobilisation nationale et internationale pour maintenir en vie ce projet essentiel ».
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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