Le Département de l’Essonne, qui, comme de nombreuses collectivités, traverse une crise budgétaire, a décidé de reporter certains projets et d’adapter certaines de ses aides. On fait le point.
« Pour la deuxième année consécutive, le Département traverse une crise budgétaire sans précédent. Alors qu’il doit faire face à des dépenses obligatoires imposées en hausse constante, les recettes ont fortement chuté et peinent à se redresser. Si cet effet ciseau, qui s’accélère, concerne la structure de tous les Départements, il est plus marqué en Essonne qu’ailleurs », souligne Michel Bournat, premier vice-président en charge des partenariats avec les territoires, de l’enseignement supérieur, de la recherche et des projets transversaux du Conseil départemental dans un communiqué.
Ce lundi 16 décembre, les élus de l’assemblée départementale ont adopté le projet de Rapport d’orientations budgétaires (ROB) 2025 de la collectivité qui doit fonder son budget primitif (BP). « Le BP 2025 s’annonce contraint. Dans la tempête, notre responsabilité est de préserver un maximum de leviers pour pouvoir continuer à agir au service des Essonniens, notamment en matière d’éducation, et des communes, dont nous sommes le premier partenaire. L’enjeu est de passer le cap de 2025, sans compromettre l’action du Département à long terme », indique Nicolas Samsoen, vice-président en charge des finances et de l’efficacité des politiques publiques.
Et cela ne sera pas évident puisque la collectivité doit réaliser 50 millions d’euros d’économies sur les dépenses de fonctionnement. Pour cela, elle a prévu de « réduire les dépenses obligatoires modulables, les moyens de fonctionnement, et un certain nombre de dispositifs dits “facultatifs” – mais essentiels – dont la marge de manœuvre sera réduite à néant », annonce-t-elle.
Le Département de l’Essonne doit, dans le même temps, ralentir le rythme des investissements. Ainsi, le Plan Pluriannuel d’Investissement (PPI) 2022-2028, qui prévoyait environ 300 millions d’euros par an, sera abaissé à 200 millions d’euros. Et pour rentrer dans les clous, la collectivité va décaler des projets comme la construction d’un nouveau collège à Gif-sur-Yvette ou la rénovation de la RN6, mais va également « réduire l’investissement récurrent et poursuivre des années blanches pour des subventions ».
En plus de cela, la collectivité va « adapter » certains dispositifs. Dans le détail, le “Tremplin Jeunes Citoyens” sera recentré sur les collégiens de 12 à 15 ans, maintenu pour les 15-17 ans et suspendu pour les 18-25 ans, la carte taxi sera supprimée, les tarifs de la carte Améthyste évolueront dans le cadre de la révolution tarifaire d’Île-de-France Mobilités et les aides au transport scolaire seront alignées sur la moyenne régionale pour la rentrée 2025.
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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