Business angels, crowdfunding et plans d’affaires font désormais partie du vocabulaire de l’agriculteur bio. ‘’Bio & pro’’, le premier forum des investisseurs en Occitanie met en lien financeurs et porteurs de projets.
Le bio ne connaît pas la crise. Avec un secteur qui enregistre une croissance à deux chiffres, l’agriculture biologique, qui a déjà conquis une part des consommateurs, séduit désormais les investisseurs. InterBio Occitanie, une fédération qui regroupe les cinq réseaux régionaux d’accompagnement au développement de la filière, a organisé, mardi 16 avril, ”Bio & Pro, le forum des investisseurs”, le premier événement dédié au financement de ce type de projets dans la région. C’est à Auzeville-Tolosane, dans les locaux de l’École nationale supérieure agronomique de Toulouse (Ensat), que l’ensemble des acteurs de l’agroalimentaire biologique (agriculteurs, transformateurs et distributeurs) a pu rencontrer des partenaires économiques aux profils très variés. « Le contexte est favorable avec un taux de croissance d’environ 13 % depuis plusieurs années. La demande reste forte et les projections sont toujours bonnes pour l’avenir. Alors, nécessairement, le marché prend de l’ampleur et attire de nouveaux investisseurs », constate Nancy Fauré, la directrice de la fédération interprofessionnelle. Au programme de la journée : des tables rondes pour présenter les différentes solutions de financement suivies de rendez-vous d’affaires individuels.
Aux côtés des interlocuteurs traditionnels, les banques et les collectivités locales, de nouveaux venus s’intéressent à ce marché prometteur et proposent des modèles économiques innovants. « Les dispositifs financiers sont tellement nombreux qu’il est difficile pour les acteurs de terrain d’avoir une vision claire de toutes les possibilités. L’objectif est de réunir tout ce petit monde pour pallier ce manque », explique la directrice de la structure. La société Agrilend, spécialiste des solutions de finances participatives, va ainsi rencontrer une douzaine de porteurs de projets. « Nous allons discuter avec eux, examiner leurs besoins et leurs plans de développement pour étudier comment nous pouvons les accompagner », témoigne Lionel Lasry, cofondateur de cette plateforme de prêt dédiée à la filière agricole. Les projets retenus pourront collecter jusqu’à un million d’euros auprès de particuliers souhaitant placer leur argent dans le développement de l’agriculture locale. « C’est la rencontre entre un désir d’épargne éthique et plus ouvert, et un changement de mode de consommation », analyse Lionel Lasry.
Ce marché, très dynamique jouit également d’une image favorable. L’occasion pour certaines entreprises de réaliser un double investissement économique et marketing. Un effet de ‘’green washing’’ néanmoins profitable à l’ensemble du secteur. « Aujourd’hui, nous sommes soumis à une plus forte concurrence qu’à nos débuts. L’offre se développe et c’est tant mieux », confirme Sandrine Clarisse, chargée de clientèle professionnelle pour la Nef, une coopérative financière défendant des valeurs éthiques. « Il y a tout ce qu’il faut pour faire du bio en Occitanie. C’est une région qui a été précurseur. Et c’est la première en nombre de produits et de surfaces », conclut Nancy Fauré.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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